Québec, le jeudi 14 novembre 2024. – Alors que l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) publie aujourd’hui l’étude « Réussir le virage vers le soutien à domicile au Québec », l’AREQ, le mouvement des personnes retraitées CSQ, salue les propositions réunies dans celle-ci.
« Le plan proposé dans cette étude est clair, rigoureux, inspiré des meilleures pratiques mondiales et adapté à nos réalités québécoises. En plus, les montages financiers tiennent la route. Difficile de demander mieux! », se réjouit Micheline Germain, présidente de l’AREQ (CSQ).
Répondre aux besoins
Miser sur les services à domicile est le seul moyen pour combler les besoins actuels et futurs, puisque le quart des Québécois et Québécoises seront âgés de 65 ans ou plus en 2031, et près du tiers en 2061.
Selon un sondage réalisé en octobre dernier auprès des membres de l’AREQ, qui compte 60 000 membres à travers le Québec, les soins de santé et le maintien à domicile, ex æquo avec l’éducation et l’environnement, constituent les deux principales priorités des répondants.
De plus, près de la moitié (45 %) des membres sondés peuvent être qualifiés de proches aidants auprès d’un ou plusieurs membres de leur entourage. En outre, près des trois quarts (72 %) soutiennent leurs proches en leur offrant un transport, comme pour se rendre à des consultations médicales. En moyenne, ces membres qui viennent en aide à un proche consacrent 5 h 47 par semaine à ce dernier.
« Sans cette aide, il serait impossible de maintenir ou d’améliorer la qualité de vie à domicile des personnes qui en ont besoin. Le système de santé actuel est si précaire qu’il repose en grande partie sur les proches aidants, mais ceux-ci n’ont que peu de soutien. Il sera impossible de tenir longtemps ainsi. C’est pourquoi les solutions présentées dans l’étude de l’IRIS doivent être mises en place rapidement », déclare madame Germain.
En effet, plus de 6 membres proches aidants sur 10 affirment rencontrer des obstacles en lien avec cette responsabilité. Parmi ces personnes qui rencontrent des défis, la plupart disent vivre des défis psychologiques ou physiques en lien avec l’aide qu’ils apportent à leur proche.
Des investissements largement insuffisants
Selon les données de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), le Québec aurait les dépenses propres aux soins à domicile et aux soins communautaires les moins élevées au Canada. Cette situation prévalait en 2015-2016 et prévaut encore aujourd’hui.
« Difficile de croire que les services à domicile sont une priorité du gouvernement, alors que même le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest investissent davantage que le Québec. Nous sommes 11e sur les 13 provinces et territoires du pays. En 2021-2022, ce sont seulement 259 $ qui ont été investis par habitant. Ça doit rapidement changer, car le défi démographique est réel, et le statu quo nous mènera dans un gouffre financier, sans pouvoir répondre adéquatement aux besoins des aînés », s’indigne Micheline Germain.