Éducation, Société

Touche pas à ma francisation!

13 novembre 2024

Depuis que le gouvernement a annoncé des coupes en francisation, des mobilisations ont éclaté partout au Québec pour dénoncer cette décision et les répercussions de celle-ci sur la vie de centaines d’enseignantes et enseignants et de milliers de personnes souhaitant apprendre le français.

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ

Selon les données compilées par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), 350 postes en francisation ont été supprimés, conséquence directe d’une décision comptable du gouvernement Legault qui freine l’intégration de milliers de nouveaux arrivants. Dans de nombreuses régions, les répercussions ont été immédiates : des listes d’attente qui s’allongent pour celles et ceux qui souhaitent apprendre le français.

« Le ministre Roberge a beau se défendre d’avoir effectué des compressions en francisation dans les centres de services scolaires, parlant plutôt d’un transfert de l’offre de service vers Francisation Québec, les compressions dans plusieurs de nos centres d’éducation des adultes sont bien réelles, autant pour le personnel enseignant que pour celles et ceux qui voudraient s’intégrer, en français, au Québec », dénonce le président de la FSE-CSQ, Richard Bergevin.

Pour la CSQ et la FSE-CSQ, il est primordial de renverser ces coupes immédiatement. « Il faut être capable de maintenir les équipes parce que les gens qui sont dans les centres ont développé l’expertise. Présentement on parle de perte d’emplois pour le début du mois de novembre, si on démantèle les équipes, on perd l’expertise et ça va prendre un certain temps avant de la redévelopper », ajoute Richard Bergevin.
Des actions partout au Québec

Près d’une centaine de militantes et militants, membres du Syndicat de Champlain, de l’Association des professeurs de Lignery, du syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil, du Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu et des élèves en francisation, ont manifesté le 11 novembre devant les bureaux de Jean-François Roberge, député de Chambly pour la Coalition avenir Québec (CAQ), ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration et ancien ministre de l’Éducation, afin de dénoncer les compressions en francisation.

Des dizaines d’élèves et d’enseignantes et enseignants du Syndicat de l’enseignement des Vieilles-Forges ont aussi pris part à des manifestations contre les coupes en francisation dans les centres d’éducation des adultes.

Par deux fois, des dizaines de membres du Syndicat de l’enseignement des Deux Rives ainsi que leurs élèves ont manifesté devant le Centre d’éducation des adultes des Navigateurs et le Centre Le Phénix à Sainte-Foy pour dénoncer les coupes. Ces dernières ont mené à la fermeture complète du service de francisation du Centre de services scolaire des Navigateurs, ce qui correspond à la perte de 26 emplois.

Le personnel enseignant en francisation à la formation générale des adultes membre du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs s’est aussi mobilisé devant le bureau du député d’Arthabaska, Éric Lefebvre. Les enseignantes et enseignants ont remis une lettre dénonçant les récentes coupes à son attaché politique, Pierre-Luc Turgeon. Ils ont exprimé leurs inquiétudes face à l’absence de service de francisation que subiraient leurs élèves, puisqu’aucun autre organisme de la région n’est en mesure de prendre la relève.

Toutes ces mobilisations s’inscrivent dans la continuité de plusieurs manifestations à travers le Québec. Au moment d’écrire ces lignes, d’autres actions ont été menées ou étaient prévues en Abitibi-Témiscamingue, à Sorel et à Saint-Hyacinthe.