Montréal, le 27 septembre 2024.Le mouvement Pour la suite du monde, composé d’une cinquantaine de groupes, représentant plus de deux millions de personnes, lance un appel vibrant à toutes les Québécoises et tous les Québécois à participer aux manifestations dans toutes les régions du Québec afin de revendiquer un engagement clair du gouvernement du Québec face aux crises climatique, sociale et de perte de la biodiversité : il est temps d’agir! Nous en avons ras-le-bol des mauvaises décisions gouvernementales parce que nous savons qu’ensemble, nous pouvons bâtir un Québec plus sécuritaire, plus écologique et plus juste. Des manifestations ont lieu aujourd’hui partout au Québec : Baie-Comeau, Drummondville, Gaspé, Joliette, Lebel-sur-Quévillon, Montréal, Nicolet, Québec, Rimouski, Rouyn-Noranda, Saguenay, Saint-Hyacinthe, Saint-Jérôme, Salaberry-de-Valleyfield, Shawinigan, Sherbrooke et Victoriaville. Le rassemblement de la grande manifestation de Montréal est à 18 h au monument George-Étienne Cartier.

Pour un Québec à la hauteur de nos ambitions!

Le Québec subit de plus en plus les contrecoups et les effets de la crise climatique et de l’effondrement de la biodiversité. Encore tout récemment, la population québécoise a été frappée par des inondations à la suite du passage de la tempête Debby, qui est ainsi devenue « l’événement climatique le plus coûteux de l’histoire du Québec ». L’an dernier, le Québec connaissait des feux de forêt historiques; les périodes de canicule surviennent de plus en plus fréquemment. Tous ces événements climatiques amènent un important lot de conséquences dans un contexte déjà difficile tel que la crise du logement, une hausse du coût de la vie et des inégalités socioéconomiques croissantes. Nous refusons de rester les bras croisés pendant que notre avenir, et celui des générations suivantes, est en jeu. La population est prête à l’action et travaille déjà sur des solutions que le gouvernement ignore.

Notre revendication est très simple : il faut mettre en œuvre une transition énergétique, écologique et sociale au bénéfice des Québécois et Québécoises, et inclure la population du Québec dans les décisions pour un véritable dialogue social!

Ce qu’ils et elles disent

Secteur syndical

« La transition écologique ne peut pas se faire dans l’opacité, au détriment de l’intérêt général, de celles et ceux qui bâtissent notre société et des personnes vulnérables. L’expérience, le savoir-faire et la connaissance des réalités du terrain que possèdent les travailleurs et les travailleuses sont des atouts précieux pour élaborer des solutions durables et équitables. Les initiatives prises sans leur voix sont vouées à l’échec et risquent de mener à des pertes d’emplois, à des conditions de travail précaires et à toujours plus d’inégalités. » – Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Secteur environnemental

« Le gouvernement du Québec est en train de passer à côté de ses cibles climatiques. Les mesures environnementales proposées ne sont pas suffisantes pour compenser pour l’accroissement des dommages liés à la crise climatique et à la perte de la biodiversité. Le gouvernement navigue sans planification adéquate ni direction claire. Il laisse la situation environnementale se dégrader au point où la résilience des communautés est en danger. Des solutions soutenues par la science et portées par la société civile existent pour protéger la santé des populations et des écosystèmes. Encore faut-il que le gouvernement soit à l’écoute, ouvert au dialogue et prêt à agir avec sérieux. La porte est toujours ouverte de notre côté parce que c’est l’avenir de notre société qui est en jeu. » – Alexandre Huet, responsable de la mobilisation citoyenne pour le Québec de la Fondation David Suzuki

Secteur communautaire

« Les droits humains et nos conditions de vie sont intimement liés à l’avenir de nos écosystèmes. C’est inconcevable qu’encore en 2024, nos décideurs privilégient les intérêts privés des grandes industries plutôt que de lutter contre les inégalités sociales et de protéger l’environnement. Cette orientation nuit forcément au bien commun et affecte davantage les plus démunis de notre société. » – Valérie Lépine co-coordonnatrice du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)

Secteur jeunesse

« La jeunesse ne peut et ne doit pas porter seule le poids de la crise climatique. Ce qu’elle veut, c’est vivre dans un monde juste et sain. Face à des gouvernements qui nous ignorent, il est temps d’exprimer notre ras-le-bol, que nous soyons écouté.es et entendu.es! Il est crucial de rappeler que le compte à rebours a commencé et qu’il est de la responsabilité des gouvernements et institutions d’initier la transition. Il est urgent d’agir! » – Marie Maltais, étudiante, représentante du secteur jeunesse

Secteur de la santé

« La crise climatique et de biodiversité qui s’amplifie chaque jour démontre toujours comment la santé de l’environnement a des effets sur la santé humaine, à travers le Québec et encore plus pour les plus vulnérables d’entre nous. Ce faisant, elle a aussi des effets économiques qu’il importe de mettre davantage en lumière : un alourdissement des coûts pour notre système de santé débordé, des gens et des communautés vulnérables pris au piège de leurs problèmes de santé en ne pouvant que trop souvent les subir, des inégalités de santé liées aux milieux de vie et de travail. Le gouvernement doit utiliser les produits que l’intelligence collective et la mise à profit de la société civile ont fait naître ces dernières années, pour la santé pleine et entière du Québec. » – Patricia Clermont, organisatrice et Ph. D, Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)

Secteur de l’économie

« Les limites planétaires et sociales ont été atteintes et notre système économique actuel ne fonctionne que pour une minorité d’individus et au détriment de la majorité. Une transformation de notre économie est donc essentielle, mais surtout possible. Au Québec, des modèles économiques qui prennent soin à la fois des personnes et de la planète existent et sont déjà bien ancrés, soutenons-les! » – Béatrice Alain, directrice générale, Chantier de l’économie sociale

Secteur citoyen

« La fenêtre d’opportunité pour freiner le réchauffement climatique se referme rapidement. Le gouvernement actuel prend le prétexte d’une pseudo-transition énergétique pour décider sans légitimité de démanteler nos acquis sociaux en privatisant et en dilapidant notre électricité et en saccageant nos territoires. C’est toute la société québécoise qui subit les pertes de ces fausses solutions. Nous appelons la population à refuser cette dépossession de notre bien commun et à s’impliquer : les voix citoyennes doivent être entendues dans les décisions concernant l’avenir que nous voulons. » – Francis Waddell, regroupement citoyen Demain Verdun

Regroupement d’élu.e.s municipaux

« Présentement, la transition énergétique est dictée d’en haut, suivant des principes opaques et antidémocratiques. Au palier municipal, la démocratie est en mauvais état et les citoyens et le bien commun en font les frais. Les décisions qui engagent l’avenir de nos communautés doivent être prises avec et par le peuple, et non contre lui. Vent d’élus poursuit ses démarches afin de replacer la démocratie municipale participative au cœur des décisions qui impactent nos milieux de vie afin d’assurer une transition énergétique juste et viable pour tous. » – Isabelle Clément, conseillère municipale à Hérouxville et membre de Vent d’élus