Balado Prendre les devants, Éducation
Entrevue avec le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville
25 septembre 2024
Faut-il s’inquiéter d’éventuelles coupes en éducation? Voilà l’un des nombreux sujets abordés avec le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, dans le cadre du balado Prendre les devants, animé par le président de la CSQ, Éric Gingras.
Par Anne-Marie Tremblay, collaboration spéciale
Alors que le gouvernement a déjà effectué certaines coupes, notamment dans les budgets dédiés à la réfection des bâtiments et à l’achat de matériel dans les cégeps, Bernard Drainville s’est défendu d’entrer en période d’austérité. Reprenant le discours tenu plus tôt en septembre par le premier ministre François Legault, il a expliqué que le gouvernement actuel avait investi des sommes records en éducation.
« Le budget en éducation est passé de 15 à 22 milliards et demi de dollars, soit une augmentation de 50 % en 6 ans », a expliqué Bernard Drainville. Quant aux montants alloués à la construction, à l’agrandissement et à la rénovation d’écoles inscrits dans le Plan québécois des infrastructures, ils sont passés de 9 milliards, échelonnés sur une période de 10 ans, à près de 23 milliards de dollars, a-t-il ajouté. « Parler d’austérité dans ce contexte, honnêtement, ce ne serait pas conforme à la réalité. »
Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il ne faut pas réfléchir à ces différents investissements, a enchaîné le ministre de l’Éducation : « Est-ce que ces milliards pourraient mieux travailler, est-ce qu’ils pourraient donner plus de résultats, est-ce qu’on pourrait enlever des contrôles administratifs, est-ce qu’on pourrait enlever de la bureaucratie? La réponse est oui. »
Attention aux reculs
Si la récente convention collective du personnel scolaire a permis certaines avancées – notamment au point de vue du salaire des enseignantes et des enseignants –, tout n’est pas réglé pour autant, a rappelé Éric Gingras. D’où l’importance de continuer à défendre ces gains. « On risque de vivre des moments où il va falloir se serrer la ceinture, c’est annoncé », a rappelé le leader syndical. Dans ce contexte, « j’espère que le ministre de l’Éducation va mettre son poing sur la table et dire non, on ne recule pas, on ne coupe pas dans l’argent pour les bâtiments, on ne coupe pas dans les services. Il faut continuer d’avancer », a-t-il lancé.
Selon Bernard Drainville, « on a hérité d’une école québécoise endommagée par l’austérité des libéraux. Depuis ce temps-là, on investit comme jamais dans l’histoire du Québec. […] Donc, tu me demandes si je vais me battre pour l’éducation? La réponse c’est oui, parce que je me bats pour les enfants quand je me bats pour l’éducation ». Au passage, Bernard Drainville a confirmé son intention de demeurer en poste comme ministre de l’Éducation jusqu’à la fin de son mandat, en 2026.
Contrer la pénurie
Le ministre pointe aussi du doigt la pénurie de personnel, source de plusieurs problèmes dans le système scolaire. « S’il n’y avait pas de pénurie, on pourrait s’attaquer à d’autres enjeux, comme la composition de la classe », a-t-il affirmé. Pour attirer plus de jeunes dans ces professions, c’est tout le discours autour de l’éducation qu’il faut changer, croit-il. Pour le ministre de l’Éducation, il faut aussi montrer les bons côtés du système d’éducation pour attirer des jeunes et, ainsi, diminuer la pénurie dans les écoles. Un message sur lequel il a insisté plusieurs fois au cours de cet entretien.
École à trois vitesses, impact de la négociation des conventions collectives, grande réflexion sur l’éducation, utilisation des écrans en classe et violence : plusieurs autres sujets ont fait l’objet de discussions dans ce premier épisode de la troisième saison du balado Prendre les devants.
À écouter ici :