Société

La clé pour le droit au logement

16 septembre 2024

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a réaffirmé son engagement en tant qu’alliée dans la lutte pour le droit au logement lors d’une manifestation à Québec, le 15 septembre dernier. La mobilisation a permis de mettre en lumière les défis croissants auxquels fait face la population québécoise dans un contexte de crise du logement qui ne cesse de s’aggraver.

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ | Photos : Pascal Ratthé

En juin dernier, les déléguées et délégués de la CSQ ont voté un mandat clair : militer pour la reconnaissance formelle du droit au logement. La Centrale appelle à un plan d’action concret et urgent pour remédier à cette situation alarmante. « La crise du logement, elle touche du vrai monde », a déclaré la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre, présente à l’événement organisé par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Nadine Bédard-St-Pierre

Moins d’évictions, plus de logements sociaux

Parmi les demandes principales formulées par la CSQ figurent un meilleur contrôle des loyers, une protection renforcée contre les évictions et un investissement public massif dans la création et la rénovation de logements sociaux. La Centrale plaide notamment pour que le logement social devienne un pilier de la solution, en soulignant que la crise actuelle exige des mesures radicales et structurantes.

« Nous revendiquons une reconnaissance formelle du droit au logement et la mise en œuvre de plans d’action gouvernementaux permettant de s’attaquer vigoureusement à l’actuelle crise du logement », a rappelé Nadine Bédard-St-Pierre, en écho à la résolution adoptée lors du 44e Congrès de la CSQ. Ce plan inclurait des investissements importants dans la construction de nouveaux logements sociaux, qu’ils soient publics, coopératifs ou sans but lucratif, afin de répondre à une demande qui ne cesse de croître.

Des citoyens affectés à tous les niveaux

La crise du logement ne touche pas uniquement les grandes métropoles comme Montréal. Les régions, y compris Québec, sont également gravement affectées. La situation devient particulièrement critique pour certains groupes, notamment les femmes, les familles monoparentales, la population étudiante, les personnes aînées et même les enfants.

« La rareté du logement détourne des étudiantes et des étudiants de leur projet d’études… Pas de logement abordable dans la ville où se trouve le programme d’études de leur choix, et c’est l’abandon! », alerte la vice-présidente de la CSQ. Ce constat met en lumière l’impact social et éducatif de cette crise, qui va bien au-delà de la simple question des prix du marché.courants.

Les intervenantes en petite enfance, les travailleuses du secteur communautaire, les accompagnatrices d’élèves handicapés, les surveillantes d’élèves ou encore les préposées à l’entretien ménager sont directement touchées par cette crise. « C’est entre autres pour elles qu’on est ici aujourd’hui », a affirmé la syndicaliste, soulignant l’importance de cette lutte pour les membres de la Centrale les plus vulnérables.

La CSQ, fière de lutter aux côtés du FRAPRU

La CSQ a tenu à saluer le rôle majeur joué par le FRAPRU, partenaire de longue date dans la défense du droit au logement. « Je veux absolument rendre hommage aux efforts colossaux que déploie cet organisme depuis des années pour faire reconnaître le droit au logement au Québec », a déclaré Nadine Bédard-St-Pierre avant d’ajouter : « Votre militantisme est exemplaire! »

Le FRAPRU mène actuellement une campagne visant à accroître la part des logements sociaux à 20 % du parc locatif québécois d’ici 15 ans, une solution jugée incontournable pour sortir durablement de la crise. La CSQ s’est engagée à soutenir cette campagne et à continuer de travailler main dans la main avec le FRAPRU et d’autres groupes sociaux pour faire entendre la voix des citoyennes et citoyens affectés par cette crise.

Un appel aux gouvernements

Pour la Centrale, le droit au logement doit être une priorité nationale, et l’indifférence des décideurs politiques ne fait qu’aggraver les inégalités. La crise actuelle brise des projets, des parcours, des familles et des vies. La CSQ a réitéré son engagement à lutter pour que chaque Québécoise et chaque Québécois puisse accéder à un logement digne, abordable et sécurisé. La Centrale promet de continuer à mener cette bataille aux côtés de ses alliés.