Montréal, le 19 août 2024. – À la veille de la rentrée 2024-2025, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire rappellent que l’égalité des chances ne doit pas être un slogan creux.

« La rentrée scolaire est un moment plein d’effervescence, tant pour les jeunes que pour le personnel. Et c’est exactement ainsi que ça doit être d’ailleurs! Mais, tous les ans, chaque mois d’août, c’est la même chose : on se parle de pénurie de personnel, de classes sans enseignant, de services de garde affectés, des services aux élèves qui en subiront les contrecoups, etc. Du côté du gouvernement, on nous parle de tableau de bord, de chiffres, d’indicateurs. Nous, ce qu’on veut, c’est parler de la réussite éducative des jeunes, d’égalité des chances. On veut parler d’éducation, pour de vrai », fait valoir le président de la CSQ, Éric Gingras.

Réunies dans le cadre d’une conférence de presse conjointe, les présidences de la CSQ, Éric Gingras, de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Richard Bergevin, de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, et de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), Jacques Landry, sont unanimes sur le fait qu’il faut cesser de gérer le réseau d’éducation à la petite semaine.

« La violence, le harcèlement, l’intelligence artificielle, la ventilation, la pénurie de personnel, les services aux élèves en difficulté, les projets particuliers, les écrans, etc., les enjeux bondissent comme du popcorn, et le gouvernement est constamment en réaction. Une idée, un projet pilote, un projet de loi, une directive; il y a toujours une réponse qui vient quand un problème fait les manchettes. Mais où est le plan? Savoir où on s’en va, c’est fondamental pour la confiance. Ce qu’on veut, à la CSQ, c’est que les Québécoises et les Québécois aient confiance en leur réseau d’éducation, et en soient fiers. L’égalité des chances est une promesse brisée de notre réseau, et c’est de là que tout doit partir », soutient Éric Gingras.

Que voulons-nous pour notre réseau d’éducation au Québec?

La Centrale représente du personnel dans toutes les catégories d’emploi, de la petite enfance à l’enseignement supérieur, en passant par tout le réseau scolaire, incluant la formation professionnelle et l’éducation aux adultes. À l’occasion de son 44e congrès, en juin dernier, les personnes déléguées ont adopté une quinzaine d’orientations, notamment en lien avec la violence et l’éducation, pour définir et défendre la mixité sociale et scolaire dans nos classes et nos établissements et pour mener une grande réflexion sur l’avenir de l’éducation au Québec.

« L’éducation, c’est le socle de notre société. À la CSQ, nous avons une perspective 360o du réseau. Alors, de concert avec nos fédérations, nous assumerons ce leadership pour mener cette grande réflexion, parce qu’il est plus que temps de le faire. J’ai dit, en janvier dernier, que ce serait une année d’action et de transformations, et c’est exactement ce que nous faisons! »

Agir collectivement pour contrer la violence

Pour la CSQ, il est évident que la polarisation des discours alimente la banalisation et la décomplexion de la violence. La Centrale souhaite d’ailleurs que la réflexion et les actions pour contrer la violence soient abordées plus largement comme des enjeux de santé publique. Et quand on parle des différentes formes de violence, les réseaux sociaux, l’utilisation des écrans chez les jeunes et la santé mentale doivent faire partie de l’équation.

« Ce n’est certainement pas en créant une semaine nationale de prévention de la violence et du harcèlement, en faisant reposer la prévention essentiellement sur le dos du personnel, ni en ajoutant des formations qu’on arrivera à contrer la violence. C’est plutôt en assumant un leadership pour amener la société au complet à s’atteler à la tâche. C’est un enjeu qui préoccupe nos membres au quotidien et pour lequel nous avons aussi adopté des orientations en congrès. Nous serons donc très présents et actifs sur cette question, pour le bien-être des élèves, du personnel et dans l’intérêt commun également », réitère le président de la CSQ.

Offensive professionnelle pour les profs

« Cette année, en plus de dialoguer avec nos enseignants afin de rester branchés sur leurs besoins, nous nous assurerons d’une implantation à la fois rigoureuse et harmonieuse des nouvelles mesures de notre entente. De plus, dans le cadre de notre offensive pédagogique et professionnelle, nous poursuivrons le travail pour alléger le quotidien des profs par d’autres voies que celles de la négociation. Il sera notamment question d’évaluation, de la composition de la classe, de même que de violence et d’incivilité. Les enseignantes et enseignants veulent être entendus, et nous porterons haut et fort leur message. » – Richard Bergevin, président de la FSE-CSQ

Endiguer le problème de la rareté de personnel de soutien scolaire

« Le problème de la rareté de personnel de soutien scolaire se poursuit. Dans plusieurs organismes scolaires, il reste encore de nombreux postes à combler. Les démissions massives contribuent à ces problématiques. Cela met en péril la qualité des services offerts aux élèves et aux autres membres du personnel de l’éducation. Malgré des avancées issues des dernières négociations, il reste plusieurs éléments sur lesquels le gouvernement doit agir rapidement. Il faut concerter les gens du milieu afin de trouver des solutions pérennes. L’an dernier, six membres du personnel de soutien scolaire, travaillant dans les services directs aux élèves, sur dix ont subi de la violence. » – Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ

Éviter le travail en silo

« Qu’il s’agisse de difficultés éprouvées à intégrer les élèves en difficulté dans les classes régulières, de problématiques de santé mentale ou de la recrudescence de la violence à l’école, le milieu de l’éducation vit de plus en plus de situations intolérables. C’est une situation de crise que nous vivons. Le gouvernement devrait s’y attaquer, notamment en mettant d’urgence en place, dans tous les milieux, des équipes professionnelles stables, coordonnées et diversifiées auprès des élèves et des enseignantes et enseignants. C’est terminé le temps où chacun devait travailler en silo. » – Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ