Congrès

Table ronde sur le syndicalisme en centrale

26 juin 2024

En plein congrès, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) innove! À l’occasion d’une table ronde diffusée en direct sur les plateformes de la Centrale, le président de la CSQ, Éric Gingras, a reçu les porte-parole des autres organisations syndicales membres du Front commun venus raconter un événement marquant de cette dernière négociation historique.

Par Jean-François Piché, conseiller CSQ | Photos : Pascal Ratthé

La force du Front commun

Sans conteste, la représentante et les représentants du Front commun ont été littéralement ébahis par l’imposante manifestation du 23 septembre 2023 où plus de 100 000 membres ont répondu « présent », marquant un tournant majeur dans le déroulement de la négociation. Selon eux, c’est à ce moment que le gouvernement a compris le sérieux des demandes des membres du Front commun.

Les porte-parole ont également soulevé la grande cohésion au sein même du Front commun : message fort, mêmes couleurs, mêmes pancartes, mêmes revendications!

Finalement, l’adhésion de 95 % des membres à la grève a enfoncé le clou final, qui ne laissait plus de marge de manœuvre au gouvernement. Ça passait ou ça cassait, et il fallait que ça se règle à la faveur des 420 000 membres!

Et que dire de la fin! Il a fallu que nos porte-parole se pointent au traditionnel « bunker », un 24 décembre, à 11 h et jusqu’à la toute fin de cette veille de Noël pour répéter le message et obtenir enfin des concessions salariales. Ce jour-là, le 17,4 % a été acquis. Quelle victoire! Cela a toutefois fait en sorte que certains représentants du Front commun ont dû se contenter d’un sandwich aux œufs comme repas de la veille de Noël!

L’importance d’être regroupés au sein d’une centrale syndicale

Au second tour, les quatre chefs syndicaux des centrales syndicales ont témoigné sur ce qui constitue, pour eux, un élément clé ou un événement qui justifie l’importance de regrouper les travailleuses et les travailleurs au sein d’une centrale syndicale.

Les personnes invitées ne manquaient pas d’arguments sur cette question! Réunir des membres de secteurs d’activités variés nous permet d’échanger des points de vue différents, de concilier et d’arbitrer des points de vue parfois difficiles. Mais un tel travail, certes exigeant, nous permet de lutter ensemble pour obtenir de bonnes conditions de travail et de vie et d’assurer la présence de services publics accessibles, qui améliorent les conditions de vie de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, du public et du privé, et de la population en général.

Cela fait aussi en sorte de porter la voix des membres syndiqués, des membres de tous les secteurs, devant les dirigeants patronaux réunis au sein des instances de dialogue social que sont la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) et le Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM).

Enfin, lorsqu’un conflit de travail majeur affecte les membres regroupés au sein d’une centrale, cela ouvre les portes d’une solidarité entre nous tous! Les autres centrales répondent « présente » et apportent leur soutien lors de grands lock-out, comme ceux qui se sont malheureusement produits depuis les années 2000.

Ainsi, contrairement au syndicalisme corporatiste que pratiquent certaines organisations syndicales qui ne défendent qu’une catégorie d’emploi, la force des centrales est la solidarité. Nous avons d’ailleurs fait ce choix à la CSQ, comme nous le rappelons en ce moment particulier de notre 50e anniversaire de transformation en centrale!

Vous pouvez regarder l’épisode en ligne :