« Les nombreuses compressions des dernières années, les réorganisations du travail et l’alourdissement de la tâche pèsent de plus en plus lourd sur les épaules du personnel des établissements du Centre de santé et de services sociaux de Laval. Plusieurs travailleuses et travailleurs se sentent fatigués, stressés, démotivés et irritables et il est évident que le climat de travail n’est pas à son meilleur. »

Laval, le 6 juin 2014. – « Les nombreuses compressions des dernières années, les réorganisations du travail et l’alourdissement de la tâche pèsent de plus en plus lourd sur les épaules du personnel des établissements du Centre de santé et de services sociaux de Laval. Plusieurs travailleuses et travailleurs se sentent fatigués, stressés, démotivés et irritables et il est évident que le climat de travail n’est pas à son meilleur. »
La présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ), Isabelle Dumaine, a rendu public aujourd’hui en conférence de presse à Laval, ce portrait de l’état d’esprit de ses 2 100 membres, à la suite d’une enquête menée au cours des dernières semaines.
Accompagnée de la présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, Isabelle Dumaine a dévoilé les principales conclusions d’une enquête menée auprès de membres du SIIIAL-CSQ à Laval.
« Plusieurs de nos membres déplorent que leurs conditions de travail se soient détériorées au cours des dernières années. La charge de travail a augmenté, notamment à cause des compressions qui ont été effectuées, mais également parce que les besoins augmentent. Cela s’explique entre autres par le multi-diagnostic et les cas de plus en plus lourds et complexes », rapporte Isabelle Dumaine.
Des ressources qui ne suivent pas les besoins
La présidente du SIIIAL-CSQ précise que le fait que les ressources ne suivent pas le rythme de croissance des besoins a des conséquences évidentes sur le personnel.
« C’est extrêmement dévalorisant pour les travailleuses et travailleurs de la santé de ne pas disposer du temps nécessaire pour assurer aux patients la qualité des soins à laquelle ils ont droit. Ce qui compte, c’est le rendement et l’efficacité. Le personnel vit constamment avec un sentiment d’urgence, de frustration, et la crainte permanente d’oublier quelque chose. À la longue, cela finit par peser lourd sur les employés », constate la leader syndicale.
Des compressions qui ont un impact réel
Isabelle Dumaine renchérit en expliquant que ses membres rapportent que les compressions budgétaires successives ont un impact réel, non seulement sur les conditions de travail, mais également sur les services à la population.
« Le ratio patient/personnel a augmenté de façon significative et nous devons donc nous limiter au strict nécessaire. Nous avons ainsi moins de temps pour les patients et les familles. Il y a donc augmentation des listes d’attente et des délais pour recevoir des soins. Au CLSC, les services d’hygiène sont dispensés uniquement aux patients dont les cas sont les plus lourds. Au service d’Info-santé, le personnel a moins de temps pour informer les gens, qui font appel à d’autres ressources », indique la présidente du SIIIAL-CSQ.
Pénurie de personnel généralisée
D’autre part, l’enquête effectuée démontre que le manque de personnel est un problème généralisé dans l’ensemble des établissements.
« Que ce soit à l’hôpital de la Cité de la santé de Laval, en CLSC comme en CHSLD, les employés constatent partout que le personnel en place est insuffisant. Il y a des moments où c’est plus criant, alors qu’à d’autres, ce sont des départs qui ne sont pas remplacés. C’est notamment vrai lors des prises de retraite. Dans ce contexte, il ne faut pas se surprendre qu’il soit courant que les travailleuses et travailleurs aient à faire du temps supplémentaire, volontaire ou obligatoire », s’indigne Isabelle Dumaine.
Des professions à revaloriser
La présidente du syndicat renchérit en expliquant que ces conditions de travail douteuses ne facilitent pas l’attraction et la rétention du personnel.
« Il y a des services où il est plus difficile de garder en poste la relève ou même de convaincre des jeunes de venir y travailler ; ce qui ne fait qu’empirer la situation. Il est évident que des efforts particuliers devront être faits pour revaloriser les professions », plaide la présidente du SIIIAL-CSQ.
Profil de la FSQ-CSQ
La Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux,  centre jeunesse et Héma-Québec.
Profil du SIIIAL-CSQ
Le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) représente près de 2 200 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans les établissements de santé répartis sur le territoire du plus grand CSSS du Québec, le CSSS de Laval : l’hôpital Cité-de-la-Santé, cinq CHSLD, sept CLSC, incluant des points de services, le Centre ambulatoire régional de Laval (CARL), le Centre intégré de services de première ligne de l’ouest de l’Île (CISPLOI) ainsi que les infirmières de l’Agence de santé et services sociaux de Laval.