Actualités, Éducation

Aides à la classe : un projet prometteur

24 mai 2024

Le Congrès annuel de l’Acfas fut l’occasion de faire un retour sur les travaux ayant mené au projet pilote d’aides à la classe mis en œuvre par le ministère de l’Éducation du Québec. Des échanges fructueux qui permettront un déploiement à plus grande échelle dès l’an prochain.

Par Nathalie Chabot, conseillère CSQ

À la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), on croit fermement que de considérer à la fois les conditions de travail, la vie professionnelle et l’action sociale fait partie intégrante du rôle syndical de l’organisation. Le syndicalisme de proposition qu’exerce la CSQ lui permet d’apporter une contribution positive à des projets qui touchent de près le travail quotidien du personnel de l’éducation, mais aussi l’expérience scolaire des élèves. 

C’est dans cette optique que la Centrale a contribué de manière proactive au projet pilote d’aides à la classe mis en œuvre par le ministère de l’Éducation (MEQ) au cours de l’année 2022-2023. 

Cette contribution découle d’une collaboration étroite entre la CSQ, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) qui ont allié leurs forces et leurs points de vue pour offrir une perspective unique sur le projet. 

Bien préparer le terrain 

C’est le travail réalisé en amont et en aval de la mise en œuvre du projet d’aides à la classe qui a été présenté lors d’un colloque organisé à ce sujet dans le cadre du Congrès annuel de l’Acfas. La présence de la CSQ et ses fédérations a assurément permis d’alimenter des échanges fructueux avec les autres intervenantes et intervenants présents au colloque. 

En amont de la réalisation du projet, les organisations syndicales ont d’abord identifié les besoins en matière de soutien et d’aide en interrogeant le personnel enseignant et de soutien grâce à des collectes d’informations et à des groupes de discussion.  

Par la suite, un tri a été effectué afin de faire ressortir les tâches pouvant être réalisées par l’aide à la classe, sans interférer avec les tâches réalisées par d’autres corps d’emploi. Le but étant de faire en sorte que le projet soit un apport pour les élèves, qu’il permette de bonifier les services qui leur sont offerts et qu’il respecte les rôles de chacun. Cet exercice a permis d’identifier 23 tâches pouvant être réalisées par l’aide à la classe. Cette liste a été partagée avec le MEQ. 

Tout le monde y gagne… 

En aval de la mise en œuvre du projet, la CSQ et ses fédérations ont interrogé à nouveau leurs membres participant au projet afin de connaître leur appréciation de celui-ci et d’identifier les écueils à éviter dans sa poursuite. Une chose est certaine, autant le personnel enseignant que les aides à la classe ont apprécié le projet.  

Les enseignantes et enseignants ont constaté une réduction de la lourdeur de la tâche. Pour leur part, les éducatrices en service de garde, qui ont agi comme aides à la classe, ont pu bénéficier d’horaires continus. Cela leur a permis de renforcer le lien tissé avec les élèves, d’augmenter leur sentiment d’appartenance à l’équipe-école et de se sentir davantage valorisées. 

Les élèves y gagnent eux aussi, car l’enseignante ou l’enseignant peut passer plus de temps à enseigner et une personne additionnelle est présente pour répondre à leurs besoins. 

… à certaines conditions 

Toutefois, ces effets positifs semblent tributaires de certains éléments :  

  • la fréquence de la présence de l’aide à la classe : un nombre d’heures significatif doit être offert;  
  • le temps de concertation entre l’enseignante ou l’enseignant et l’aide à la classe : cet élément, absent lors du projet pilote, constitue un besoin clairement affirmé de part et d’autre;  
  • la complémentarité : le rôle de l’aide à la classe doit être complémentaire à ce que font d’autres membres du personnel professionnel ou de soutien et ce rôle doit être bien connu de l’ensemble de l’équipe-école.  

S’il répond à ces enjeux, le projet d’aide à la classe a le potentiel d’aider les élèves, les enseignantes et enseignants ainsi que le personnel de soutien. 

Pour une suite ancrée sur le terrain 

La présentation au Congrès de l’Acfas aura permis d’expliquer la démarche, de faire part des résultats obtenus et de mettre en lumière la pertinence d’exercer un syndicalisme de proposition. Cet apport, ancré dans l’expérience des personnes participantes au projet pilote, se veut complémentaire aux travaux menés par le ministère et par l’équipe de chercheurs du Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) mandatée par le MEQ pour étudier le projet.  

Il va sans dire que la CSQ et ses fédérations suivront de très près le déploiement à grande échelle des aides à la classe dans les écoles du Québec au cours de la prochaine année!