Montréal, le 17 mai 2024. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) rappelle qu’en matière d’équité salariale, tout n’est pas réglé, loin de là!
« N’ayons pas peur des mots : en 2024, cette discrimination salariale systémique basée sur le sexe n’a pas sa place dans notre société. D’autant que ce sont, pour beaucoup, des catégories qui font partie de secteurs d’emplois féminins stratégiques et que ceux-ci sont, pourtant, tout particulièrement affectés par la pénurie de main-d’œuvre », insiste le président de la CSQ, Éric Gingras.
Pour la CSQ, toutes les occasions doivent être saisies pour parler d’équité salariale. Certains travaux accusent beaucoup de retard, et chaque étape de progression est vivement attendue parce qu’au final, ce sont les travailleuses et le principe même de l’équité salariale qui en font les frais. Comme organisation syndicale représentant une très large majorité de femmes et principalement des catégories à prédominance féminine, l’équité est un dossier majeur pour la CSQ, tant sur le plan des relations de travail que sur l’encadrement législatif.
« En d’autres mots, on doit composer à la fois avec un gouvernement législateur qui ne donne pas assez de mordant à la Loi sur l’équité salariale, même plus de 25 ans après son adoption, et un gouvernement employeur qui traîne dans ses obligations. »
Maintien de l’équité 2020
Demain, le samedi 18 mai, est une étape importante marquant la fin de la période de délai pour déposer des plaintes de conformité relativement à l’exercice d’affichage du maintien 2020 du gouvernement à titre d’employeur pour l’ensemble des catégories visées du secteur public et parapublic, soit des centaines de milliers de travailleuses. L’exercice en cours vise la période du 21 décembre 2015 au 20 décembre 2020. Des plaintes seront effectivement déposées par différentes composantes de la CSQ visant différents objets tels que : l’identification des catégories d’emplois, la détermination de la prédominance, l’évaluation des catégories d’emplois ou encore l’estimation des écarts salariaux.
Rappelons brièvement que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a déjà rendu une décision pour les plaintes de 2010 et que les plaintes de 2015 sont toujours en enquête.
La CSQ en action
La CSQ a souligné à plusieurs reprises le fait que, malgré plusieurs grandes avancées depuis l’adoption de la Loi sur l’équité salariale (LÉS), des iniquités persistent encore à ce jour. Or, il s’agit pourtant d’un principe phare de notre société et d’un droit fondamental des femmes au Québec. Il est plus que temps de réviser la Loi et de lui donner plus de mordant.
Comment se fait-il, par exemple, que la LÉS n’ait aucun moyen efficace de contraindre les employeurs fautifs à la respecter et à verser les ajustements salariaux dus aux femmes discriminées? Que l’écart salarial entre les femmes et les hommes existe dès l’entrée sur le marché du travail et augmente en fonction de l’âge? Qu’en 2023, l’écart de rémunération horaire moyen était de 2,98 $ entre les Québécoises et leurs homologues masculins? C’est donc dire que les femmes gagnaient en moyenne 91,2 % du salaire des hommes.
La Centrale a déployé, au cours des dernières années, différentes campagnes d’information et de sensibilisation, des campagnes publicitaires aussi, des démarches politiques auprès des différents partis politiques provinciaux pour que la LÉS soit révisée. Le Réseau d’action sociopolitique a aussi rencontré les parlementaires à ce sujet cet automne.
« Et je ne doute pas que le sujet sera amené, une fois de plus, à l’occasion de notre congrès en juin prochain. Contrairement à ce que beaucoup pensent, parce que ça devrait aller de soi, l’iniquité salariale persiste. Et il faut plus qu’en parler : il faut la corriger! »