Petite enfance

Éducatrices qualifiées : un ratio qui ne fait pas l’unanimité

14 novembre 2023

Le ratio d’éducatrices qualifiées dans les services de garde, qui est de 1 personne sur 2 depuis mars 2023 et qui devait être rehaussé à 2 éducatrices sur 3 en mars 2024, sera finalement maintenu jusqu’en 2027, une décision du gouvernement Legault qui ne fait pas du tout l’unanimité dans le milieu.

Une trentaine de professeures et professeurs, de chercheuses et chercheurs, d’étudiantes et étudiants et d’organisations, dont la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et sa Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), ont récemment publié une lettre dénonçant cette décision qui risque d’avoir des effets sur la qualité des services offerts.

« Il est largement reconnu que la qualité éducative est le principal déterminant de l’effet positif des services de garde sur le développement des enfants. Les recherches sur la qualité éducative et ce qui contribue à la soutenir depuis plus de 25 ans au Québec nous permettent d’affirmer qu’elle s’appuie principalement sur des éducatrices et éducateurs qualifiés, dont le bienêtre et la satisfaction au travail sont élevés et qui sont bien rémunérés », indiquent les signataires.

Ils ajoutent d’ailleurs que plusieurs études « laissent croire qu’agir sur des facteurs comme celui de la valorisation et de l’identité professionnelle des éducatrices et des éducateurs sera efficace pour s’attaquer au problème criant qu’est la rétention de personnel ».

Le gouvernement justifie sa décision de prolonger le ratio en vigueur « pour éviter les bris de services pour les parents, tout en continuant de créer rapidement des places subventionnées pour les familles en attente ».

Des solutions pour contrer le manque d’éducatrices et d’éducateurs

Dans leur lettre, les signataires offrent leur entière collaboration au gouvernement « afin de réfléchir à des solutions efficientes qui pourront réellement contribuer à endiguer la pénurie et l’hémorragie d’éducatrices et d’éducateurs, qui quittent par milliers le réseau depuis quelques années, pour ainsi assurer le maintien et la qualité des services offerts aux jeunes enfants ».

« Nos observations et notre connaissance du milieu pointent toutes dans la même direction, à savoir que les conditions actuelles de la pratique sont particulièrement difficiles pour le personnel éducatif et de soutien ainsi que les cadres en exercice. Nous pensons que le ratio d’une personne qualifiée sur deux, qui se maintiendra encore pendant trois ans, contribuera à accentuer les défis du personnel éducatif ainsi que des autres métiers de la petite enfance », affirment les cosignataires.

Pour aller plus loin

> Lisez la lettre ouverte Moins d’éducatrices qualifiées. Et la qualité dans tout cela? publiée par Le Devoir.