Santé

Le gouvernement attise la grogne des travailleuses et travailleurs en santé

9 novembre 2023

Depuis le 4 novembre dernier, les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux qui effectuent du temps supplémentaire ne sont plus rémunérés à taux double à la suite d’une décision de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, vivement dénoncée par plusieurs organisations syndicales, dont la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ).

La rémunération du temps supplémentaire à taux double, en vigueur depuis l’urgence sanitaire, devait pourtant être pérennisée avant que l’employeur ne recule finalement sur cette offre en octobre dernier.

« Que s’est-il passé pour que le gouvernement juge que ces incitatifs ne sont plus pertinents?, se questionnent les organisations syndicales concernées[1]. Les listes d’attente ne sont toutefois pas plus courtes, les visites aux urgences ne sont pas moins nombreuses et le temps supplémentaire ne s’est pas non plus raréfié », affirment-elles.

« En reculant sur la reconnaissance accordée aux travailleuses et aux travailleurs lorsqu’ils offrent des services au-delà des heures normales de travail, la ministre LeBel montre encore une fois sa déconnexion des besoins de notre réseau public et accentue la crise de pénurie de main-d’œuvre qui accable le réseau », ont dénoncé les porte-paroles syndicaux.

Retour à la case départ pour la partie patronale 

« Sous prétexte d’avoir fait une priorisation de leur cahier d’offres, nos vis-à-vis aux tables de négociation ont reculé sur l’une des rares propositions répondant aux revendications des travailleuses et des travailleurs. Loin de faire progresser les pourparlers, cela alimente la grogne de celles et ceux qui continuent de porter notre réseau public à bout de bras », ont ajouté les représentantes et représentants des organisations syndicales.

La proposition de rémunérer le temps supplémentaire à taux double ne reste en effet sur la table que pour le personnel en soins infirmiers œuvrant dans un service 24/7 identifié par le gouvernement (urgence, soins critiques, CHSLD, maisons des ainés, maisons alternatives et santé mentale) puisqu’elle est retirée pour les autres catégories de travailleuses et de travailleurs. Le gouvernement crée ainsi une grave iniquité alors que le travail en temps supplémentaire est un fardeau porté par l’ensemble du personnel du réseau.

[1]    La FSQ-CSQ, la FSSS-CSN, la FP-CSN, l’APTS, le SCFP-FTQ et le SQEES-FTQ.