Négociation

Grève, mobilisation et nouvelles offres

26 octobre 2023

Annonce d’une première journée de grève, mobilisation de milliers de militantes et militants, manifestation des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, passage des porte-paroles du Front commun à Tout le monde en parle… Tour d’horizon de ce qui s’est dit (et fait) au cours de la dernière semaine en lien avec la négociation du secteur public.

Par Florence Tison, conseillère CSQ

En grève le 6 novembre 

Le Front commun a fait l’annonce d’une première séquence de grève, d’une journée, des 420 000 travailleuses et travailleurs le 6 novembre prochain. Plus de 500 débrayages seront organisés à travers le Québec. Dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, les membres tiendront des piquets de grève pour forcer le gouvernement à bouger. Si le message du Front commun n’est pas entendu, une deuxième séquence de grève pourrait être exercée.

> Regardez la conférence de presse du Front commun à ce sujet.

Une nouvelle offre du gouvernement à venir 

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a déclaré mardi, sur le réseau social X, qu’une nouvelle offre serait déposée le dimanche 29 octobre.

 

Elle a indiqué, dans le même message, qu’elle annoncerait la décision du gouvernement quant à la prolongation des primes. Elle s’est dite « plus que jamais résolue à régler d’ici la fin de l’année ».

De son côté, le Front commun est demeuré prudent : « Nous attendrons d’en savoir plus avant de commenter. Solidarité! »

Tout le monde en parle de la négo

Photo : Karine Dufour – TLMEP

La populaire émission d’affaires publiques Tout le monde en parle a accueilli sur son plateau les porte-paroles du Front commun le 22 octobre dernier, soit tout près d’un an après le dépôt des demandes syndicales au Conseil du trésor.

« Ils ont en main un mandat de grève générale illimitée qui pourrait paralyser les secteurs de la santé, de l’éducation et des services sociaux. Rien de moins! », lançait l’animateur, Guy A. Lepage, en présentant la dirigeante et les dirigeants syndicaux.

Au cours de l’entrevue, Guy A. Lepage a demandé à Éric Gingras si le mandat de grève historique annoncé par le Front commun la semaine précédente était un constat d’échec des négociations. « Le constat d’échec est beaucoup plus envers le gouvernement », a rétorqué le président de la CSQ.

Les porte-paroles n’ont pas laissé passer l’occasion de souligner qu’en un an de négociations, aucun point n’avait été réglé avec le gouvernement : « Du jamais vu », a dit le premier vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), François Enault.

> Regardez l’entrevue à Tout le monde en parle.

Des milliers de militantes et militants occupent la CDPQ

Lors d’une action de mobilisation « commando », un millier de membres du Front commun ont occupé le siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), le 24 octobre dernier, afin de dénoncer les attaques du gouvernement au régime de retraite du secteur public dans le cadre des négociations.

Les membres du Front commun déplorent que, dans ses offres à la partie syndicale, le gouvernement attaque le Régime de retraite du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) en prétextant que la récente bonification du Régime de rentes du Québec (RRQ) favoriserait les départs hâtifs à la retraite.

Avec ballons, musique et fanions, les militantes et militants se sont fait entendre durant quelques heures dans l’atrium de la CDPQ avant de ressortir, à l’heure du diner.

> Voyez des images de l’opération « commando » à la CDPQ

Les membres de la FSQ-CSQ « pressées comme des citrons »!

Réunies dans le cadre d’une manifestation devant l’Assemblée nationale, des dizaines d’infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes membres de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) se sont fait voir et entendre afin de rappeler aux parlementaires qu’ « on ne peut plus presser le citron, tant du personnel que du réseau public de la santé ».

« Ça fait des mois qu’on dit que le réseau public est sur le bord de la rupture. Près d’un an après le début des négociations en santé, on attend toujours que l’employeur prenne en considération les solutions qu’on propose pour enfin travailler dans des conditions plus humaines! », a déclaré la présidente de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine.

« Même si tout le monde reconnait notre rôle essentiel et notre état d’épuisement, cela n’est plus suffisant. On nous en demande toujours plus. Ça fait des années qu’on dit que les conditions de travail qui se dégradent vont mener à une dérive, les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes quittant le navire du réseau public parce qu’on leur a trop pressé le citron », a ajouté la présidente.

> Regardez la vidéo de la manifestation.

La FEC-CSQ « en a marre des chroniques douteuses »

Le président de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), Youri Blanchet, a réagi cette semaine à la chronique J’en ai marre des négociations, publiée le 20 octobre dans Le Droit. 

Dans une lettre ouverte intitulée J’en ai marre des chroniques douteuses sur les négociations, il a répliqué à la chroniqueuse, Catherine Gaudreault : « Vous affirmez que c’est toujours la même chose, les mêmes discours, les mêmes menaces, et que les véritables enjeux ne sont pas abordés. Permettez-moi de vous apporter quelques clarifications et de souligner quelques points importants que vous semblez méconnaitre. »

« Dans les années 90, nous négociions pour sauver des emplois dans le cadre de la politique de déficit zéro, et le gouvernement de l’époque proposait des retraites anticipées et un gel des embauches. Aujourd’hui, c’est davantage l’attraction et la rétention du personnel qui est en jeu », a spécifié Youri Blanchet.

Le président de la FEQ-CSQ soutient qu’il est essentiel de comprendre le cadre dans lequel se déroulent actuellement les négociations. Les 420 000 membres formant le Front commun ne vivent pas tous la même réalité. Il est donc faux de prétendre que seul le salaire les intéresse, alors que l’ensemble du personnel souhaite également parler de leurs tâches au quotidien.

« Si, comme vous le dites, on peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres, ne laissons pas faire la même chose avec les lettres, car cela ne sert ni les travailleuses et travailleurs ni la société dans son ensemble », a-t-il conclu.