Négociation
Petit vox populi à la manifestation nationale du Front commun
24 septembre 2023
On a demandé à quelques membres de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) pourquoi ils s’étaient déplacés à la manifestation. Voici ce qu’ils avaient à dire!
Par Florence Tison, conseillère CSQ
Samedi le 23 septembre, plus de 100 000 militantes et militants ont pris la rue pour manifester leur colère au gouvernement de François Legault devant les offres insultantes déposées par le Conseil du trésor. La marche s’est arrêtée au Quartier des spectacles de Montréal, où Rosalie Vaillancourt a animé un spectacle mettant en vedette Les Louanges.
Ma CSQ cette semaine s’est entretenue avec quelques manifestantes et manifestants pour leur poser une question : pourquoi prenez-vous part à la manifestation?
Serge Leduc, enseignant à Beloeil
« Je suis là pour manifester pour nos conditions de travail qui sont exécrables! Il faut augmenter nos conditions salariales et améliorer nos conditions dans les classes pour réduire le nombre d’élèves. La tâche est ardue présentement, donc on veut plus de services pour les élèves. »
Stéphanie Lemieux, enseignante à Beloeil
« Il faut de l’aide dans les classes, réduire l’effectif dans les classes, mais ajouter du service aux élèves, et arrêter de couper les classes spéciales. Arrêter de penser qu’on est des garderies, aussi! C’est irréaliste de vouloir » mettre un adulte par classe « . Aucun parent ne va accepter ça non plus. »
Maxime Lessard, inhalothérapeute à Laval
« Je trouve que François Legault a la mémoire courte. Il nous appelait les anges gardiens, il y a deux ou trois ans, et là, il veut tout nous enlever. C’est génial! Lui, il est juste confortable dans son siège de premier ministre et il s’en fout. Il veut s’en aller vers la privatisation des soins, tout le monde sait ça. Ça va devenir une compétition entre les centres hospitaliers et ça va être la merde. »
Julie Fontaine, enseignante à Trois-Rivières
« Je suis ici pour faire savoir au gouvernement et aux personnes qui ne font pas partie de notre groupe qu’on a besoin d’aide et qu’on a besoin de sous pour pouvoir aider nos élèves. »
Sandra Lafortune, psychologue scolaire
« Je suis là pour militer pour une meilleure reconnaissance des emplois des secteurs de la santé et de l’éducation qui sont à majorité occupés par des femmes. En prenant part à cette marée de monde, nous envoyons un message clair à notre premier ministre : nous sommes nombreuses et nous nous battrons jusqu’au bout pour obtenir ce qui nous est dû, c’est-à-dire un salaire et des conditions de travail décentes qui feront cesser l’exode des travailleuses vers le secteur privé ainsi que l’épuisement de celles qui restent au front. »
Éric Alvarez, enseignant en sciences au secondaire
« Pour les enseignants, le coût de la vie monte. Commencer dans la profession avec un salaire de 53 000 $, mais avec un pourcentage de 60 % de tâche, ça donne 30 000 $ par année pour quelqu’un qui vient de sortir de l’université, qui a fait quatre ans d’études, qui ramasse des tâches difficiles. Ça n’a juste pas d’allure! Après ça, on se demande pourquoi il y a autant de jeunes enseignants qui quittent. »
« Quelqu’un qui sort de l’université en ingénierie gagne 75 000 $ en partant, avec zéro expérience. Il a fait quatre ans d’université comme nous! On ne peut pas comparer une profession aux autres, mais la réalité, c’est que le coût de la vie est là. Quelqu’un de 25 ans qui part dans la vie et veut fonder une famille, tu ne lui offres pas 30 000 $ par année, pas après quatre ans d’université. »
François Blanchette, enseignant au secondaire à St-Hyacinthe
« Je pense que j’ai des jeunes qui méritent tellement mieux et qui ont tellement un potentiel enfoui que s’ils n’avaient qu’un petit coup de pouce, ça leur donnerait des ailes. »
Marie-Michèle Mongeon, enseignante en adaptation scolaire
« Nos enfants n’ont pas les ressources dont ils ont besoin. On a des professionnels dont les postes ne sont pas comblés et on a de grands besoins. La clientèle change, et pas pour le mieux! Les enfants ont des besoins plus grands, et comme on n’a pas de soutien professionnel, on ne peut pas les aider à aller de l’avant. »