Négociation

Vers la grève générale illimitée?

14 septembre 2023

D’ici à la mi-octobre, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et l’ensemble des syndicats qui composent le Front commun amorceront une tournée d’assemblées générales afin de se prononcer sur un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

Par Florence Tison, conseillère CSQ 

Il s’agit là d’un mouvement de grève sans précédent depuis les 50 dernières années, soit depuis le Front commun de 1972.

Sur les ondes de QUB radio, l’animateur Alexandre Dubé a demandé au président de la CSQ, Éric Gingras, si le Front commun se dirigeait vers la grève, ce à quoi le leader syndical a répondu qu’on ne pouvait pas, pour le moment, présumer du résultat de la tournée des assemblées générales.

« On va attendre que nos membres se prononcent, mais si on se présente devant nos assemblées avec ce mandat avec l’objectif de le faire adopter, c’est parce qu’on pense qu’il est à la hauteur des besoins, mais surtout du mécontentement des membres qu’on représente », a-t-il ajouté.

> Écoutez l’entrevue complète d’Éric Gingras sur Qub radio

Depuis maintenant neuf mois, le gouvernement maintient obstinément son offre salariale de 9 % sur cinq ans, tandis que l’inflation réelle et prévue de 2022 à 2027 totalise 16,4 %. Ce qui est proposé aux 420 000 travailleuses et travailleurs représentés par le Front commun constitue donc un appauvrissement de 7,4 %.

Aux grands maux les grands remèdes

Les assemblées générales sur le vote de grève se tiendront du 18 septembre au 13 octobre prochains. Lors de celles-ci, les 420  000 travailleuses et travailleurs du Front commun, dont ceux de la CSQ, se prononceront par vote secret.

« Il n’y a personne qui veut faire la grève, confiait Éric Gingras à Mario Dumont sur les ondes de LCN en début de semaine. Toutes celles et tous ceux qui vont adopter cette stratégie-là vont le dire : « il faudrait que ça se règle sans grève », et c’est ce que la population pense aussi. Par contre, ils vont aussi dire que, cette fois-ci, il faut des améliorations importantes des conditions de travail et de meilleurs salaires! »

> Regardez l’entrevue complète d’Éric Gingras sur LCN

Le Front commun dénonce vivement l’arrogance du gouvernement alors qu’avant l’été, celui-ci a délibérément choisi d’hausser immédiatement le salaire des députées et députés en plus des augmentations annuelles qui suivront.

Questionné par Alexandre Dubé sur ce qu’il pense des augmentations salariales offertes aux parlementaires (30 %) ainsi qu’aux policières et policiers de la Sûreté du Québec (21 %), le président de la CSQ a répondu que si, comme représentantes et représentants syndicaux, la situation est difficile à avaler, c’est encore plus difficile pour les travailleuses et les travailleurs.

« Lorsqu’on compare les salaires du secteur public avec ce qui se fait au municipal, au fédéral ou dans d’autres secteurs du privé, on voit que ce n’est pas compétitif », a dit Éric Gingras.

« Du côté du gouvernement, on négocie comme on négociait il y a 25 ans. Le gouvernement doit s’occuper de son personnel, il doit l’attirer, le garder! Présentement, c’est la fuite. On le constate dans le réseau de la santé et dans celui de l’éducation. C’est une négociation charnière pour les services publics au Québec », a-t-il conclu.

> Écoutez l’entrevue complète d’Éric Gingras à l’émission Trudeau-Landry au FM93