Éducation

Des services insuffisants pour répondre aux besoins des élèves

6 septembre 2023

La pénurie de personnel professionnel de l’éducation dans les écoles et les centres du Québec se répercute sur les services aux élèves, révèle une enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) sur les conditions de travail et de pratique des membres.

Par Karine Lapierre, conseillère FPPE-CSQ 

Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ

Au total, 80 % des professionnelles et professionnels de l’éducation sondés par la FPPE-CSQ jugent que les élèves ne reçoivent pas les services auxquels la Loi sur l’instruction publique (LIP) leur donne droit.

Cette situation avait aussi été mise en lumière dans le rapport du Protecteur du citoyen, publié en juin 2022, qui révélait que des élèves ne reçoivent toujours pas de services basés sur leurs besoins réels puisque « les organismes scolaires ne disposent pas du personnel requis pour répondre aux besoins de tous les élèves ».

Alors que la majorité des milieux connaissent effectivement une pénurie de personnel professionnel, les résultats de l’enquête menée par la FPPE-CSQ révèlent que 41 % des professionnelles et professionnels songent à quitter leur emploi.

Parmi les raisons évoquées : les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %).

« Je qualifierais la situation d’alarmante », estime le président de la fédération, Jacques Landry.

Des solutions à suggérer 

Selon la FPPE-CSQ, les professionnelles et professionnels de l’éducation ne baissent pas les bras et fondent beaucoup d’espoir dans la négociation en cours pour le renouvellement de leur convention collective.

Près de 70 % d’entre eux pensent qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et chaque centre permettrait au personnel professionnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves.

Une proportion semblable estime que le fait de rehausser les salaires, d’améliorer les conditions de travail et la flexibilité des horaires et de consentir à davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle permettrait d’attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves.

« Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent, confirme Jacques Landry. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités. »