Éducation

Une rentrée scolaire sur fond de négociation

22 août 2023

Les enjeux qui affectent le réseau de l’éducation et qui se répercutent sur les services offerts sont indissociables des négociations du secteur public en cours, affirment la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau de l’éducation.

Réunis dans le cadre d’une conférence de presse, le 21 août 2023, la leadeuse et les leaders syndicaux du réseau de l’éducation de la CSQ ont insisté sur le fait qu’il est impossible de dissocier les défis du réseau scolaire des négociations pour améliorer les conditions de travail du personnel qui y travaille.

« Une fois l’effervescence de la rentrée scolaire un peu évanouie, les enjeux de fond, eux, demeurent, a dit le président de la CSQ, Éric Gingras. On aimerait bien réinventer la roue, mais le fait est que cette année scolaire s’ouvre à nouveau dans un contexte de pénurie de personnel, dans l’ensemble des catégories d’emploi.

Les enjeux de pénurie et d’attraction ont un dénominateur commun : les conditions de travail. Pour nous, c’est clair : LA priorité en éducation cet automne pour amener du changement et des impacts concrets dans les milieux, dans le quotidien du personnel et dans les services offerts, c’est la négociation », a-t-il ajouté.

La réforme Drainville n’est pas une priorité!

Autre élément qui apparaît certain pour la Centrale : le projet de loi no 23, déposé par le ministre de l’Éducation en mai 2023, ne répond pas aux priorités du réseau de l’éducation et n’apporte pas de solutions aux défis auxquels fait face le réseau scolaire et qui demandent pourtant une réponse urgente.

En accordant beaucoup plus de pouvoir au ministre de l’Éducation, il ne favorisera pas non plus l’engagement des acteurs du réseau. Ce projet de loi a été déposé à un moment où personne ne l’attendait et, surtout, sans aucune consultation préalable. Pour la CSQ, c’est un mauvais message à envoyer au réseau.

« Et pourtant, nous sommes bien placés pour savoir qu’il faut plus qu’un ministre pour assurer la réussite éducative! À la CSQ, nous représentons du personnel dans toutes les catégories d’emploi, dans tout le réseau, partout au Québec, ce qui nous donne une vue d’ensemble des différents enjeux. Le réseau scolaire est un écosystème au sein duquel chaque catégorie de personnel constitue un maillon interdépendant des autres. C’est ça, la force du réseau.

Il serait peut-être temps, justement, de l’utiliser et de la valoriser plutôt que de chercher à faire des gains politiques et de relations publiques. Pour ce début d’année scolaire, on se souhaite que les négociations aux différentes tables soient alimentées en ce sens », a dit Éric Gingras.

Alléger la tâche avant qu’on lâche!

Selon la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la priorité n’est certainement pas un autre brassage des structures scolaires ou d’attaquer l’autonomie professionnelle du personnel enseignant en choisissant à sa place ses activités de formation continue.

« Le ministre a formulé, en commission parlementaire, le souhait de “servir à quelque chose”. Je l’invite à laisser sa marque sur la profession en nous redonnant les moyens d’enseigner, a déclaré la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini. On n’y arrive plus en raison de la lourdeur et de la complexité de la tâche et on ne s’en sortira pas sans revoir la composition de la classe. Si le ministre veut changer les choses pour le mieux, il doit écouter les enseignantes et les enseignants. »

 

Améliorer la qualité des emplois du personnel de soutien scolaire

Pour la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), le problème de la pénurie de personnel représente un enjeu majeur pour ses membres. Elle réclame des mesures bien précises pour améliorer l’attraction et la rétention du personnel.

« Cela passe par des emplois de qualité avec des postes à temps complet, la fin des horaires brisés, la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire et la conciliation famille-travail, a mentionné le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost. Il faut des gestes concrets pour régler ces problèmes. La grande précarité des postes de soutien, en plein contexte de pénurie, est une aberration. Cesser de travailler en situation d’urgence, agir en amont et prévenir les problèmes plutôt que de les subir; c’est ce à quoi aspire le personnel. »

 

 

 

Pour vivre des réussites, progresser et grandir

Du côté de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), le président Jacques Landry a affirmé qu’« il est déplorable et accablant de constater que les élèves en difficulté ne reçoivent pas les services auxquels ils ont pourtant droit selon la loi ».

« Pourtant, force est de constater que la pénurie de professionnelles et de professionnels n’a jamais été aussi flagrante. Elle est présente dans tous les centres de services scolaires. Le gouvernement doit envoyer un signal d’espoir au réseau et prouver que l’éducation est toujours une priorité au Québec. On doit profiter de la négociation en cours pour améliorer significativement les conditions du personnel. »