Enjeux sociopolitiques
Le Québec peut faire mieux!
14 août 2023
Le Québec a-t-il perdu le contrôle de son immigration? Oui, selon Anne Michèle Meggs, auteure de l’essai L’immigration au Québec – Comment on peut faire mieux, paru en 2023 aux Éditions du Renouveau québécois. Ma CSQ cette semaine l’a rencontrée.
La publication de l’essai d’Anne Michèle Meggs tombe à point avec l’amorce prochaine des consultations parlementaires sur la Planification pluriannuelle de l’immigration au Québec qui auront lieu à l’automne prochain.
À travers son ouvrage, l’auteure et ancienne directrice de la planification et de la reddition de comptes au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration démontre comment, avec la montée fulgurante de l’immigration temporaire, le Québec a perdu le contrôle sur son immigration.
Très loin des discours voulant freiner l’immigration en réponse à ce contexte, l’auteure propose plutôt une marche à suivre pour que le Québec reprenne le contrôle et rende possible une intégration réussie en français.
Flexibilité inexploitée
Ainsi, selon Anne Michèle Meggs, les ententes de partage des responsabilités en immigration entre les gouvernements provincial et fédéral laissent davantage de leviers et de possibilités au Québec que nous pourrions le penser de prime abord.
Bien que l’immigration temporaire soit de compétence fédérale, le gouvernement du Québec possède tout de même une marge de manœuvre dont il n’exploite pas toute la latitude.
Selon l’auteure, il est donc impératif que le Québec occupe l’espace et agisse afin de freiner l’augmentation fulgurante d’une immigration temporaire chaotique. Par conséquent, la province tout entière gagnerait au change en favorisant plutôt une immigration francophone permanente et réfléchie.
De fait, l’ensemble des besoins sociaux, économiques, démographiques, linguistiques et culturels de la société québécoise, de même que ceux des personnes immigrantes, doivent primer sur les besoins à court terme du patronat. La politique d’immigration du Québec ne peut se résumer à une politique de recrutement pour les entreprises.
Des propositions qui rejoignent celles de la CSQ
Les constats et les propositions d’Anne Michèle Meggs, qui tombent à point nommé, rejoignent ceux partagés par la CSQ depuis plusieurs années. Préoccupée par les questions de francisation, d’intégration et d’immigration, qui demeurent cruciales pour la vitalité et la pérennité du français au Québec, la CSQ est toujours intervenue sur ces enjeux.
La Centrale a d’ailleurs déposé, au cours de l’été, un mémoire à l’Assemble nationale en lien avec les modifications au système d’immigration proposées par le gouvernement du Québec. Elle sera également entendue en septembre prochain lors de la commission parlementaire sur la Planification pluriannuelle de l’immigration au Québec.