International

Apprentissages de qualité: la CSQ participe à l’adoption d’une norme

3 juillet 2023

Conférence internationale du travail

Promouvoir les apprentissages de qualité dans le cadre d’une norme internationale du travail, tel était l’objectif visé lors de la deuxième discussion de la Commission sur les apprentissages de qualité, qui s’est tenue à Genève, du 5 au 16 juin 2023, dans le cadre de la 111e Conférence internationale du Travail.

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a participé à cette réunion annuelle de l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’agence tripartite des Nations Unies qui rassemble les gouvernements, les organisations patronales et les organisations syndicales et qui permet d’examiner et d’établir les normes internationales du travail.

La promotion des apprentissages de qualité était l’un des principaux sujets abordés cette année lors de l’évènement.

Un consensus autour d’une recommandation

Après de nombreuses heures de discussions, les personnes déléguées par les gouvernements, les employeurs et les organisations syndicales en sont arrivées à un consensus sur le contenu d’une recommandation abordant la question des apprentissages.

Selon Martin Henry, coordonnateur pour la recherche, les politiques et le plaidoyer auprès de l’Internationale de l’Éducation (IE), « cette recommandation garantit un excellent encadrement pédagogique des apprentis par des professionnels qualifiés, ainsi que des processus de certification adéquats et une orientation et un soutien professionnels efficaces. De plus, la Commission est parvenue, grâce à des amendements proposés par les travailleuses et travailleurs, à supprimer les mentions inutiles concernant les circonstances nationales, ce qui représente un changement important au sein de l’OIT ».

En effet, les gouvernements et les employeurs ont tendance à vouloir intégrer des références à des circonstances nationales afin de pouvoir se défiler devant certaines exigences incluses dans les normes internationales.

Cette recommandation offre aux apprentis un instrument normatif ambitieux, ainsi que des protections concernant leur liberté syndicale et leur droit de négociation collective, ou d’autres droits collectifs et professionnels des travailleuses et travailleurs.

Une démarche qui demande du temps

L’adoption d’une telle norme internationale nécessite un très long travail en amont. En effet, le processus a été lancé il y a plus de deux ans. La CSQ a participé aux consultations organisées par le Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM) du Québec sur le texte de départ préparé par l’OIT.

Les résultats de ces consultations ont été partagés avec la délégation canadienne, qui a participé aux premières discussions ayant eu lieu lors de la 110e Conférence internationale du Travail, en 2022.

L’IE a participé à l’élaboration de cette recommandation à la demande de la Confédération syndicale internationale, compte tenu de son expertise dans le domaine de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle, de la nécessité de disposer d’enseignantes et enseignants qualifiés et de l’importance de garantir une base pédagogique solide pour l’apprentissage.

Comme le souligne Martin Henry, « l’équipe responsable de cette recommandation a réussi à apporter un encadrement pédagogique de haute qualité aux apprentis et à garantir des protections adéquates en matière d’emploi ».

Contre la privatisation en éducation

Un nombre important de personnes déléguées des organisations affiliées à l’IE, dont la CSQ est membre, ont participé à cette réunion annuelle de l’OIT. Elles ont transmis les messages de l’IE concernant le financement mondial de l’enseignement public et la nouvelle campagne La force du public : ensemble on fait école!

La secrétaire générale du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), Kadiatou Bah, a livré un plaidoyer bien senti contre la privatisation de l’éducation. « Les parents qui en ont les moyens envoient leurs enfants dans les écoles privées les plus riches, les enfants de parents pauvres sont laissés pour compte », a-t-elle dénoncé.

La CSQ était représentée à cette conférence au sein de la délégation canadienne, en compagnie de personnes représentantes de la CSN, de la FTQ et du Congrès du travail du Canada.

Texte et photo : Luc Allaire, conseiller CSQ