Éducatrice spécialisée, Sandrine Hovington a réalisé, dès son entrée en poste dans une école du centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay, l’importance de s’intéresser aux questions syndicales. « Quand je suis arrivée, j’ai trouvé que c’était tellement une grande entreprise, qu’il y avait tellement de monde, qu’il y avait beaucoup d’informations qui nous échappaient. Cela m’a tout de suite motivée à mieux connaitre mes droits et mes conditions de travail. » Par exemple, il faut se montrer à l’affut du moindre détail en ce qui concerne les affectations annuelles puisqu’une petite erreur peut avoir de grandes conséquences, par exemple si cela touche l’ancienneté.

Sandrine Hovington est donc partie à la chasse aux renseignements et elle est rapidement devenue une référence auprès de ses collègues. « Au début, je l’ai fait pour moi, mais j’ai vite réalisé que cela pouvait aussi être utile aux autres. » C’est d’ailleurs ce qui lui a donné envie de s’impliquer comme déléguée syndicale en 2018, soit 1 an après ses débuts en tant qu’éducatrice spécialisée. Cette fonction, elle l’a occupée dans les 3 écoles où elle a travaillé depuis 2017.

Contribuer à faire la différence

Poussée par l’envie de développer son leadeurship, de sortir de sa zone de confort, mais surtout d’aider les autres, Sandrine Hovington a ensuite décidé de poser sa candidature au poste de vice-présidente par intérim au Syndicat régional des employés de soutien (SRES-CSQ) à Chicoutimi, en mai 2021. En novembre, elle est élue présidente par acclamation. Un choix tout indiqué pour celle qui se décrit comme débrouillarde. « Le fait de pouvoir changer les choses au quotidien m’apporte beaucoup de fierté. Par exemple, quand il y a un litige avec un employeur, nous pouvons alors faire une réelle différence dans la vie des membres », ajoute-t-elle.

Sandrine Hovington travaille aussi sur un plan qui permettra de protéger les intervenantes et intervenants contre la violence dans les écoles. « Je connais bien cette réalité, car des coups et des morsures, j’en ai reçu. Je sais que ce n’est pas exagéré quand j’entends les témoignages de gens qui m’expliquent ce qu’ils vivent. » Un dossier que la présidente pilote de concert avec le centre de services scolaire. « Je pense que le fait de travailler en collaboration permet d’aller encore plus loin. »

Intéresser les jeunes et les femmes

Sandrine Hovington est, parmi les présidentes de syndicat à la CSQ, l’une des plus jeunes, voire la plus jeune. Ce qui apporte quelques défis. En effet, même si les femmes ont fait des pas de géant dans les dernières décennies, ce n’est pas toujours facile d’établir sa crédibilité, surtout à son âge, estime-t-elle. « J’ai souvent l’impression de partir avec deux prises. »

Pour faire ses preuves, la présidente a misé sur la discipline et la préparation. « Je me suis toujours très bien informée, ce qui m’aide beaucoup. Quand tu es bien documentée, tu es plus sure de toi au moment d’intervenir ou de poser une question. Tu peux aussi demander à d’autres de valider ton opinion. » Le fait de s’impliquer dans différents comités, par exemple celui des femmes ou des jeunes de la CSQ, lui a également permis de se familiariser avec les différentes instances, de mieux comprendre les rouages, de développer son réseau et de faire ses premières expériences. D’où l’importance d’évènements, comme la Semaine de la relève, qui offrent la possibilité aux nouvelles recrues de faire leur première incursion dans le monde syndical.

De plus, c’est l’occasion de dépoussiérer sa vision des mouvements de travailleurs qui, s’ils sont toujours aussi importants aujourd’hui, prennent de nouvelles formes en 2022.

« Les gens associent encore les syndicats aux grandes grèves des années 1960, aux lockouts ou aux batailles avec les patrons, pense Sandrine Hovington. Mais le syndicalisme défend beaucoup plus que les conditions de travail et s’implique dans différentes causes, comme les droits des femmes, des personnes LGBTQ+ ou l’environnement. Des questions qui interpellent beaucoup les jeunes. »

Pour bâtir une relève, il faut donc susciter l’intérêt des nouvelles générations, estime-t-elle. « Les questions syndicales peuvent être complexes; c’est pourquoi il serait intéressant de créer des formations dans les instances régionales pour les nouveaux employés, pour qu’ils comprennent le rôle du syndicat, leurs droits, quand nous contacter, etc. » La nouvelle présidente aimerait aussi remettre sur les rails le comité des jeunes du SRES-CSQ pour rester connectée sur leurs préoccupations et leur offrir une voix au chapitre. « C’est important de respecter leurs droits, de les prendre au sérieux et de remettre leurs préoccupations de l’avant. »

Sandrine Hovington espère aussi que d’autres membres prendront le même chemin qu’elle. « C’est important de s’impliquer syndicalement en 2022, même si ce n’est qu’en se renseignant. » Selon elle, c’est ainsi que les travailleuses et les travailleurs « pourront conserver leurs droits durement gagnés, mais aussi contribuer à faire évoluer les conditions de travail et à les adapter aux besoins de la nouvelle génération de travailleurs », résume-t-elle. Des enjeux qui demeureront toujours d’actualité.

Souligner l’importance de la relève syndicale

Afin de célébrer la relève, de la préparer et de rappeler qu’elle est au cœur du mouvement syndical et de la CSQ, la Centrale organise depuis cinq ans la Semaine de la relève syndicale. Pour en savoir plus, visitez le site de l’évènement.