C’est le cas de l’autrice ou de l’auteure. On pourrait croire que le terme autrice est le plus récent des deux; en fait, il existe depuis des siècles, mais avait été délaissé. Pourtant, tout comme directrice, traductrice ou rédactrice, il est parfaitement formé et tout à fait acceptable. Quant à auteure, il est apparu dans la foulée des recommandations de féminisation de l’Office québécois de la langue française (OQLF) dans les années 70, et il s’emploie aussi ailleurs dans la francophonie. Ainsi, comme certaines préfèrent autrice puisqu’à l’oral il diffère d’auteur alors que d’autres, le trouvant étrange, préfèrent auteure, les deux termes cohabitent dans notre vocabulaire.

D’autres travailleuses ont aussi ce privilège : l’assureuse ou l’assureure, l’entrepreneuse ou l’entrepreneure, la réviseuse ou la réviseure, la sculptrice ou la sculpteure, la superviseuse ou la superviseure.

Les hommes ne sont pas en reste. Ainsi, comme la profession de sagefemme commence à attirer des candidats masculins, leur titre fait l’objet d’un débat. L’OQLF nous suggère sagehomme, sous le modèle d’homme de ménage; l’Académie française propose maïeuticien, mais ce terme est peu utilisé, étant considéré comme réducteur puisqu’il fait référence à « accoucheur », alors que les responsabilités de sagefemme sont beaucoup plus larges. Cela dit, quel titre le premier homme qui a obtenu son diplôme dans cette discipline en 2018 a-t-il choisi? Celui d’homme sagefemme.