Depuis quelques années, et encore plus depuis le début de la crise sanitaire, le monde du travail change et la mobilisation syndicale aussi. L’évolution du militantisme, sujet de réflexion important pour la CSQ, est d’ailleurs au cœur du 43e Congrès de la Centrale, qui traite notamment des nouveaux défis liés à la mobilisation des membres.
L’une des volontés du Congrès est de continuer à se concentrer sur ce qui motive les membres. La CSQ souhaite aller chercher la flamme individuelle de manière à stimuler le dynamisme local.
Le militantisme sous toutes ses formes
La Centrale désire amener plus de membres à se mobiliser, et ce, pas seulement en participant aux évènements en présentiel. L’implication syndicale revêt maintenant plusieurs formes, toutes aussi encouragées : présence virtuelle, mise sur pied d’un comité paritaire, création d’un groupe Facebook afin de défendre des conditions de travail et de témoigner de réalités diverses et variées, etc.
Un regain de mobilisation pendant la crise
La COVID-19 a changé le monde du travail de façon spectaculaire. Les secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur, au Québec, en sont d’excellents exemples.
L’école à distance a amené son lot de méthodes et d’outils pédagogiques différents, tout en changeant les ratios d’élèves et en augmentant la connectivité. Pas facile dans ces conditions de ressentir une satisfaction personnelle à la fin de la journée de travail, ou même d’avoir l’impression d’atteindre l’objectif de l’apprentissage.
Les travailleuses et travailleurs se sont mis à se replier individuellement, en se disant qu’il était presque impossible de passer à travers l’orage et inconcevable de maintenir l’enseignement à distance tel qu’il leur était imposé. Bien des membres se sont remobilisés avec leur milieu afin de revendiquer une défense de leurs conditions de travail.
Cette prise de conscience individuelle s’est alors transformée en prise de conscience collective au niveau local. En brassant tout ce qui était traditionnellement respecté, cela a permis aux gens de se mobiliser.
Certains comités de relations de travail ont vu leur dynamisme exploser au sein des fédérations et de la Centrale grâce au pouvoir de la force collective combinée à l’action syndicale.
Finalement, la pandémie n’a pas causé d’effritement du collectif comme on le craignait. La crise sanitaire et ses conséquences sur les milieux de travail ont plutôt fait naitre des outils de communication différents qui ont permis d’aller chercher une participation accrue, soit en virtuel, soit par un regain de mobilisation individuelle.
Des membres actifs pour la première fois
Les moyens technologiques ont permis de tenir des assemblées virtuelles. Les membres qui étaient plus effacés avant la crise sanitaire ont eu l’occasion d’y participer. Cela a facilité l’implication de certaines catégories de personnes qui ne pouvaient pas prendre part aux instances syndicales traditionnelles en présence physique.
Parmi les membres autrefois sous-représentés, on retrouvait celles et ceux occupant des emplois précaires, à temps partiel ou temporaires, les femmes, les jeunes et les membres entre 30 et 45 ans. Pourtant, ces personnes représentent une grande partie des membres de la CSQ et elles méritent que leurs conditions de travail soient bonifiées. Ce sont ces travailleuses et travailleurs, que la Centrale peinait à atteindre auparavant, qui participent maintenant à la mobilisation syndicale.
En conclusion, la pandémie a eu comme effet positif un militantisme renouvelé. Les gens exposés à un risque personnel ou à un risque pour leurs enfants ont pu se mobiliser et obtenir des réponses auprès des responsables syndicaux. Les gens ont compris que le syndicat n’est pas juste une cotisation prélevée à la fin du mois. C’est plus que ça, et ce, peu importe l’appartenance syndicale.