Que ce soit au nord du 49e parallèle, dans la région d’Eeyou Istchee Baie-James, où se situent les écoles de la Commission scolaire crie, ou encore au nord du 55e parallèle, dans la région du Nunavik, territoire de la Commission scolaire Kativik, exercer sa profession en éducation signifie de travailler avec des ressources plus limitées qu’ailleurs au Québec.

Larry Imbeault

« En plus du contexte scolaire particulier au Nord et des mesures de santé publique à appliquer en raison de la crise due à la COVID-19, nos membres ont vécu des embuches supplémentaires », explique Larry Imbeault, président de l’AENQ-CSQ1.

En effet, à la Commission scolaire Kativik, les cours n’ont pas repris en même temps que le reste du Québec. La rentrée s’est plutôt échelonnée du 31 aout au 14 septembre 2020, en fonction des besoins de chacune des communautés et du personnel disponible.

« De plus, les membres du personnel en provenance du Sud, et même ceux se trouvant déjà au Nord, devaient obligatoirement obtenir un test de dépistage négatif de la COVID-19 avant de se rendre dans la communauté où se trouve leur école au Nunavik », raconte Larry Imbeault.

Le personnel du Sud devait posséder son résultat avant de prendre l’avion. Une fois arrivés au Nord, les travailleuses et travailleurs devaient aussi respecter une période d’isolement de 14 jours avant de se rendre sur leur lieu de travail dans les écoles de l’une ou l’autre des deux commissions scolaires.

Toutes les mesures sanitaires ont été mises en place, car une grande crainte subsiste quant à une éventuelle contamination à la COVID-19 dans le Nord. La population de cette région y est vulnérable, et la capacité du système de santé est limitée.

Protéger la population et la réussite des élèves

Si les écoles devaient fermer en raison d’une éclosion de cas de COVID-19, la réussite des élèves serait-elle compromise? « C’est là l’une des grandes préoccupations au Nord », affirme Larry Imbeault.

Par manque de ressources, d’outils ou d’accès à Internet, la dernière année scolaire a été interrompue. Malgré la mise en place de programmes gouvernementaux pour assurer l’accessibilité du matériel nécessaire, des problèmes majeurs subsistent. Les outils pédagogiques et l’accès à Internet demeurent encore très inégaux d’une communauté à l’autre.

« On peut lever notre chapeau au personnel de l’éducation qui, malgré le manque de ressources, met tout en œuvre pour assurer le bienêtre, la santé et la réussite des élèves. Espérons que la crise continuera d’épargner les communautés cries et inuites », conclut Larry Imbeault.


1 l’Association des employés du Nord québécois.