Ça y’est. Le premier ministre vient d’annoncer qu’il va peut-être annoncer un plan de réouverture progressive des écoles la semaine prochaine. Cette phrase vous laisse pantois? C’est normal. On ne s’y retrouve plus vraiment dans toutes ces déclarations que le premier ministre fait candidement, jour après jour, lors de ses points de presse quotidiens.

Questions en vrac

En prenant part à une séance de remue-méninges en direct, François Legault cause bien de l’émoi au sein du personnel des commissions scolaires, déjà fort occupé par la gestion des services de garde d’urgence pour le personnel essentiel.

Voici une très courte sélection de questions et préoccupations que nos membres nous ont relayé quelques minutes à peine après la conférence de presse du premier ministre portant sur le déconfinement :

  • Y aura-t-il des directives claires pour le personnel à risque? Vont-ils être pénalisés?
  • Comme l’école sera sur une base volontaire, ne risque-t-on pas d’accroître les inégalités entre les élèves qui y seront et ceux qui resteront à la maison?
  • Est-ce qu’ils ont pensé aux centres de formation professionnelle et à la formation générale des adultes ? Comment ça va fonctionner ?
  • Si on choisit de ne pas envoyer nos enfants à l'école, est-ce que notre employeur pourra exiger que nous rentrions au travail quand même, plutôt que de faire du télétravail ?
  • Est-ce qu’on peut avoir une liste de ce qu’est « être à risque » ? Asthme ? Immunodéficience ? Cancer ? Diabète ? Obésité ? Hypertension ? En fonction de l’âge ?
  • Les mesures ne sont même pas prises dans certains services de garde d’urgence (masque, désinfectant, dépistage, enfants avec des symptômes...) Comment allons-nous assurer la protection de l’ensemble du personnel ?
  • Une grande proportion du personnel qui assure le transport scolaire est âgé de plus de 70 ans, qu’est-ce qui est prévu pour assurer le transport des élèves ?
  • Est-ce qu’on va tester tout le monde ? Comment mesurera-t-on la propagation du virus ?
  • Que fera-t-on si les écoles deviennent un vecteur important de propagation ? On les referme comme au Japon ?
  • Est-ce que les équipements de protection seront fournis par nos employeurs ?
  • Certaines écoles sont déjà en état de surpopulation, comment fait-on pour assurer la distanciation sociale dans ce cas?

On ne badine pas avec la santé et la sécurité

Ce sont toutes d’excellentes questions auxquelles nous espérons avoir des réponses très bientôt. On ne badine pas avec la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs. Ce point doit être au cœur du plan de réouverture graduelle des écoles que le premier ministre souhaite présenter la semaine prochaine.

J’aimerais lui rappeler qu’en temps de crise, transparence et collaboration sont de mise si on souhaite mobiliser la population et le personnel de façon efficace. Les inquiétudes sont nombreuses, il faut rassurer les gens et leur communiquer les réponses à leurs questions de la meilleure manière possible.

Depuis le début de la pandémie, les membres de la CSQ ont répondu « présents » pour lutter contre la propagation du virus et sauver des vies. Ils sont en droit de s’attendre que le gouvernement émette des protocoles clairs, stricts et transparents afin d’assurer leur santé et leur sécurité ainsi que celle des élèves et des centaines de milliers de familles touchées. Ça c’est non négociable!