La CSQ s’est penchée sur ce dossier parce qu’elle est convaincue que l’accès aux médicaments essentiels fait partie intégrante du droit à la santé. Ce que reconnaît d’ailleurs l’Organisation mondiale de la Santé. Dans cet esprit, la Centrale appuie toute réforme visant à améliorer significativement l’accès aux médicaments pour toutes et pour tous.

D’autant plus que le processus règlementaire de surveillance actuel n’a pas permis jusqu’à maintenant de contrer la hausse exorbitante des prix. Nous accueillons donc favorablement tout nouveau processus de fixation et de plafonnement des prix.

Des recommandations importantes

Autre bonne nouvelle : à partir de juillet 2020, le CEPMB pourra obliger les manufacturiers à divulguer les coûts réels de fabrication de leurs nouveaux produits mis sur le marché et ordonner une baisse de prix de vente s’il est considéré comme excessif.

La CSQ a fait part de plusieurs recommandations pour bonifier les nouvelles lignes directrices. La Centrale estime que l’évaluation de la valeur pharmacoéconomique (analyse coût-utilité) d’un médicament ne doit pas être limitée uniquement aux médicaments jugés à prix excessif. En effet, en priorisant la surveillance de ceux-ci, les mesures proposées par le CEPMB pourraient être déjouées facilement par l’industrie qui adapterait ses pratiques en conséquence.

Le rôle du Conseil est de s’assurer que les prix ne soient pas excessifs. Or, l’approche fondée sur la gestion de certains risques seulement limite l’analyse aux médicaments très onéreux. Pour la CSQ, le Conseil devrait évaluer l’ensemble des médicaments afin de déterminer si leur prix est excessif et non seulement ceux qui présentent un risque budgétaire très élevé. Il va de soi que, pour y parvenir, le CEPMB devrait pouvoir disposer de ressources financières et humaines additionnelles pour lui permettre de mener à bien l’ensemble de son mandat de protection du public.

Assurance médicaments publique universelle

La CSQ rappelle l’urgence de mettre en œuvre, dès que possible, un régime pancanadien d’assurance médicaments public et universel dans le respect des champs de compétence du Québec. Un tel régime serait la seule option efficace pour réellement contrôler l’augmentation faramineuse des coûts des médicaments et les réduire.


Croissance exorbitante des coûts: quelques faits saillants

  • Les médicaments au Canada sont parmi les plus chers au monde. Le pays se classe au troisième rang des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour ce qui est des prix des médicaments brevetés, tout juste derrière les États-Unis et la Suisse.
  • En 2006, les médicaments brevetés à coûts élevés (coût annuel moyen excédant 10 000 dollars) représentaient 7,6 % des ventes de médicaments brevetés. En 2017, ils correspondaient à 41,6 % des ventes.
  • En 2017, les dépenses totales annuelles en médicaments prescrits au Canada atteignaient 34 milliards de dollars; celles du Québec, près de 9 milliards de dollars.

Aujourd’hui, certaines thérapies dépassent le million de dollars annuellement.


1 Consultation sur les Lignes directrices provisoires du CEPMB