À travers la crise des médias et la prolifération des chaines de télé spécialisées, Télé-Québec tire son épingle du jeu. C’est la seule chaine conventionnelle dont l’auditoire des 25 à 54 ans s’est maintenu au cours des 30 dernières années.

Sonia Ethier lors de la commission parlementaire sur l’avenir des médias d’information.

« Télé-Québec est un bien collectif. Son unicité réside dans ses missions d’éducation, de culture et d’information totalement différentes de celles des réseaux privés, affirme Sonia Ethier1. Le gouvernement a la responsabilité de protéger la seule chaine publique québécoise dont la voix permet à l’ensemble de la population d’ici de participer à tous les grands débats qui la concernent. »

L’avenir de la télévision publique

La CSQ a toujours soutenu la mission de Télé-Québec. Elle intervient régulièrement pour appuyer les enjeux touchant la télévision publique. Plus récemment, en aout 2019, c’est devant la Commission de la culture et de l’éducation que la Centrale a fait connaitre ses préoccupations.

Depuis 2010, les journaux locaux et régionaux ont diminué de 28 %2

Télé-Québec ne peut pas remplacer les médias qui disparaissent, mais elle peut contribuer à maintenir une vitalité d’informations dans toutes les régions. « Pourquoi ne pas consacrer plus d’efforts à la production d’émissions d’affaires publiques ou instaurer des bulletins d’informations régionales? », questionne Sonia Ethier. Grâce à sa plateforme La Fabrique culturelle, média cent pour cent numérique réalisé dans les dix bureaux régionaux, Télé-Québec possède déjà les infrastructures pour développer un créneau d’informations régionales. « Tout ce qui manque, ce sont les moyens financiers », poursuit-elle.

La CSQ représente les travailleuses et travailleurs membres du Syndicat des employés en radio-télédiffusion de Télé-Québec

La leader syndicale soutient que l’avenir d’une télévision publique ne peut reposer sur des facteurs de marché conventionnels comme les cotes d’écoute, les revenus publicitaires ou ceux générés par la vente de produits dérivés. « Dans un tel contexte, le recours à l’intervention de l’État devient de plus en plus nécessaire », poursuit-elle.

La CSQ demande au gouvernement d’assumer pleinement son rôle à l’égard de Télé-Québec. « Parce que la Centrale est aussi préoccupée par l’importance de la présence des médias de qualité et diversifiés dans les régions québécoises, nous demandons au gouvernement de mettre en œuvre tous les leviers économiques pour soutenir réellement nos médias. »


1 Sonia Ethier est présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
2 RICHER, Jocelyne (2019). « Consultation à venir : Québec cherche des solutions à la crise des médias », L’actualité. [En ligne]. [lactualite.com/actualites/consultation-a-venir-quebec-cherche-des-solutions-a-la-crise-des-medias].