La moitié la plus pauvre de l’humanité, c’est 3,8 milliards de personnes. Autant de gens qui ont vu leur richesse diminuer de 500 millions de dollars quotidiennement en 2018.

Selon un récent rapport d’Oxfam, « les gouvernements exacerbent les inégalités, d’un côté en sous-finançant les services publics, tels que la santé et l’éducation, et de l’autre en sous-imposant les grandes entreprises et les individus fortunés et en renonçant à combattre efficacement le recours aux paradis fiscaux1 ».

Au Québec aussi

Les inégalités sont partout, même dans la province, selon Oxfam-Québec. À titre d’exemple, l’organisme rappelle les propos de la présidente-directrice générale adjointe du CIUSSS2 de l’Est-de-l’Île-de–Montréal, qui mentionnait, en 2016, que l’espérance de vie des personnes qui résident dans certains quartiers de Montréal pouvait être jusqu’à neuf ans moins longue que celle des citoyennes et citoyens de l’ouest de l’île.

« Chaque Québécois devrait pouvoir accéder à la même qualité d’éducation et aspirer à une carrière à la hauteur de ses attentes, tout en ayant des conditions de vie dignes, quels que soient la taille de son compte en banque ou son lieu de résidence », affirme Denise Byrnes3.

Femmes et filles d’abord

Lorsque les services publics sont négligés, ce sont les femmes et les jeunes filles qui en souffrent le plus. Par exemple, les femmes consacrent davantage d’heures de travail non rémunéré à s’occuper de parents malades lorsque le système de santé est défaillant. Dans certains pays, ce sont également les filles qui sont les premières déscolarisées quand l’argent manque pour payer l’école.

« Les gouvernements doivent mettre en œuvre des changements réels, affirme Winnie Byanyima4. Ils doivent veiller à ce que les individus fortunés et les grandes entreprises paient leur juste part d’impôt et investir cet argent dans des services de santé et d’éducation gratuits qui répondent aux besoins de tous, y compris des femmes et des filles. »

Demander aux personnes faisant partie du 1 % le plus riche de payer seulement 0,5 % d’impôt en plus sur leur fortune permettrait de récolter plus d’argent qu’il n’en faut pour assurer l’éducation des 262 millions d’enfants et de fournir des soins médicaux à 7 millions de personnes.


1 OXFAM-QUÉBEC (2019). Le fossé se creuse entre riches et pauvres : le rapport d’Oxfam sur les inégalités dans le monde (21 janvier). Repéré à : oxfam.qc.ca/riches-pauvres-inegalites.
2 Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux.
3 Denise Byrnes est directrice générale d’Oxfam-Québec.
4 Winnie Byanyima est directrice générale d’Oxfam international.