Les crédits budgétaires semblent, à première vue, combler les coûts de système, mais, à l’analyse, on se rend compte que les réseaux de l’éducation, et de la santé et des services sociaux seront soumis à une énorme pression.

Montréal, le 6 décembre 2012. – Les crédits budgétaires semblent, à première vue, combler les coûts de système, mais, à l’analyse, on se rend compte que les réseaux de l’éducation, et de la santé et des services sociaux seront soumis à une énorme pression. Avec les compressions annoncées pour le réseau scolaire et l’enseignement supérieur, pour l’année financière en cours, le régime minceur amorcé sous les libéraux se poursuit pour l’ensemble du réseau de l’éducation selon la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). L’an prochain, la hausse du budget de l’éducation ne sera que de 2,8 % alors que l’inflation prévue est de 1,6 %. « Avec cette maigre hausse, le réseau de l’éducation évite le pire, mais ne disposera pas de la marge de manœuvre pour répondre adéquatement à l’ensemble des besoins », a déploré Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Dans le réseau scolaire
La hausse de 2,8 % prévue pour 2013-2014 inclut les engagements déjà pris concernant la réduction du nombre d’élèves par classe, l’ajout de professionnelles et de professionnels ainsi que la bonification des services destinés aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage. Par contre, la faible hausse des sommes prévues nous laisse présager que le gouvernement pourrait ne pas respecter pleinement sa promesse d’ajouter 600 professionnels dans le réseau scolaire pour les trois prochaines années. De plus, la Centrale s’interroge sur l’impact sur les services aux élèves de la suppression d’une enveloppe de près de 150 millions de dollars au chapitre de la péréquation pour les commissions scolaires. Dans le contexte actuel, certaines commissions scolaires pourraient se voir obligées de hausser les taxes scolaires ou de diminuer les services aux élèves. Les effets seront variables d’une région à l’autre, quoique toujours inacceptables. Il faudra suivre la situation de près.
En ce qui a trait à l’école branchée, le programme qui prévoyait l’achat de tableaux interactifs, aucun montant n’apparaît au plan d’investissement. La survie de ce programme de 240 millions sur cinq ans semble donc loin d’être garantie. La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) avait déjà émis de sérieuses réserves sur l’obligation faite à toutes les écoles de se doter de tableaux interactifs, mais souhaitait vivement que l’enveloppe budgétaire soit conservée afin de permettre aux écoles de diversifier les achats de matériel technologique selon les besoins spécifiques des différents milieux.
Dans le réseau collégial
Les fédérations syndicales du réseau collégial affiliées à la CSQ sont stupéfaites par l’annonce des nouvelles compressions dans ce réseau déjà sous-financé et elles sont extrêmement inquiètes pour le développement du réseau dans les années à venir.
Dans le réseau de la santé et des services sociaux
Dans ce secteur, ciblé comme prioritaire pour le gouvernement, la hausse de 4,8 % annoncée camoufle de nouveaux efforts demandés aux établissements pour l’année en cours. Il faudra voir si ces derniers pourront absorber les compressions demandées par le Conseil du trésor dans un contexte de croissance des besoins de la population.
 « En déposant son budget en novembre, le gouvernement a misé davantage sur les compressions dans les dépenses plutôt que sur la recherche de nouveaux revenus. Il a ainsi limité sa capacité de réinvestir dans les services publics », de conclure Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente environ 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.