Travail
Le retard persiste
29 novembre 2012
Loin d’être les « gras dur » que certains prétendent, les employés du secteur public accusent un retard persistant au plan de la rémunération par rapport à l’ensemble des autres salariés québécois, déplore le SISP.
Montréal, le 29 novembre 2012. – Loin d’être les « gras dur » que certains prétendent, les employés du secteur public accusent un retard persistant au plan de la rémunération par rapport à l’ensemble des autres salariés québécois, déplore le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP). L’organisation réagit ainsi à l’étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) rendue publique ce matin. On y apprend notamment que le salaire versé pour un emploi comparable dans le secteur public québécois est inférieur de 11,2 % en moyenne par rapport au salaire octroyé partout ailleurs.
«Avec la crise économique qui sévit depuis 2009, on aurait pu croire que les employés du secteur public auraient été à l’abri d’une détérioration de leurs conditions de travail. Or il n’en est rien», a déclaré Louise Chabot, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP). En effet, l’écart entre les employés du secteur public s’est accru de manière importante depuis 2008, passant de 7,7 % à 11,2 % aujourd’hui. Même si on prend en considération l’ensemble des avantages sociaux, on constate que les employés du secteur public sont désavantagés. En effet, l’écart au plan de la rémunération globale est de 6,1 % en défaveur du secteur public.
Pénurie de la main-d’œuvre à prévoir
Cette dégradation continue des conditions de travail des salariés de l’État est inquiétante. Elle laisse entrevoir des difficultés croissantes pour l’État en matière de recrutement et de rétention du personnel hautement qualifié. «Avec le recours accru à la sous-traitance, aux PPP, aux transferts de mandats au privé et au non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, le gouvernement est en train de dépouiller l’État de sa capacité de s’acquitter de ses missions», déplore Louise Chabot. Pour la syndicaliste, le gouvernement se place en situation de perdre l’expertise nécessaire au bon fonctionnement de nos institutions et à la livraison de services publics de haute qualité auxquels la population a droit.
Des faits qui démentent les préjugés contre les régimes de retraite
Les données publiées par l’ISQ viennent démentir les préjugés que plusieurs commentateurs colportent sur la lourdeur des régimes de retraite publics. Les faits sont clairs : la cotisation du gouvernement québécois au régime de retraite représente 6,6 % du salaire de ses employés, alors que les employeurs des autres secteurs doivent payer près de 9,7 %. C’est 3,1 points de pourcentage de plus. En comparant les régimes des employés du gouvernement du Québec à ceux de leurs collègues du secteur privé, on se rend compte que le coût pour les employeurs est équivalent. Les régimes publics offrent donc un double avantage : ils sont plus économiques et offrent une meilleure protection.
Pour les organisations syndicales regroupant la majorité des employés de l’État, il n’est surtout pas question de baisser les bras. Ces dernières entendent bien déployer tous les efforts nécessaires pour redresser cette situation lors de la prochaine ronde de négociation avec le gouvernement.
Profil des organisations syndicales
Le SISP regroupe 285 000 membres issus de quatre organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont la majorité provient des secteurs public, parapublic et péripublic. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.