Société
La CSQ prépare son prochain Congrès et discute du Plan Nord
1 mai 2012
Sept-Îles, le 1er mai 2012. – C’est dans le cadre de la tournée précongrès que la 1re vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, et le secrétaire-trésorier, Daniel B. Lafrenière, ont profité de leur passage à Sept-Îles pour discuter des enjeux qui seront au cœur des débats à l’occasion du 40e Congrès de la CSQ. Plusieurs représentantes et représentants des syndicats du secteur de l’éducation, de la petite enfance, de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord participeront à cet événement qui se déroulera du 26 juin au 29 juin 2012, au Centre des congrès de Québec, sous le thème Définir notre avenir.
Des propositions sur le Plan Nord discutées au Congrès
Le Congrès de la CSQ se penchera aussi sur la question du Plan Nord. Les personnes déléguées discuteront des contreparties exigées par le gouvernement québécois auprès des entreprises qui désirent exploiter nos ressources naturelles, parce que plusieurs zones grises demeurent. Alors que les projets d’exploitation semblent se multiplier, la population québécoise et, en particulier, celle des régions touchées par le Plan Nord sont en droit de profiter pleinement de cette nouvelle activité économique.
« Nous voulons obtenir des réponses à nos questions. Est-ce que le Québec et ses régions obtiendront les redevances à la hauteur des richesses qui seront extraites de notre sol ? Exigera-t-on une transformation du minerai ici, au Québec ? Les entreprises participeront-elles équitablement au financement des nouvelles infrastructures permettant d’accéder à nos richesses ? », s’interroge Louise Chabot, 1re vice-présidente de la CSQ.
Des inquiétudes sur les impacts du Plan Nord
« Nous sommes inquiets de la façon dont le gouvernement Charest mène actuellement le projet du Plan Nord. Il déroule le tapis rouge aux investisseurs sans trop se préoccuper des impacts du Plan Nord sur les communautés de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec. Les syndicats de la région peuvent en témoigner, puisqu’il y aura des délais supplémentaires dans la construction d’une nouvelle école primaire », ajoute Daniel B. Lafrenière, secrétaire-trésorier de la CSQ.
Le gouvernement doit comprendre que le développement du Nord, ce n’est pas qu’une question d’investissement et de création d’emplois, c’est aussi l’amélioration de nos milieux de vie et de notre qualité de vie. Ces améliorations devront s’appuyer sur la disponibilité des logements et des services publics tels que les écoles, les services de garde, les services sociaux et les soins de santé. Elles devront tenir compte de la protection du territoire naturel, de l’adoption de meilleures pratiques environnementales par les entreprises et de la volonté des communautés locales. Le gouvernement doit retourner à sa planche à dessin et nous présenter un Plan Nord qui réponde adéquatement à tous les enjeux que le développement du Nord soulève.
Mieux planifier les besoins de formation
Les syndicats de la région lancent un cri du cœur et demandent au ministère de l’Éducation de mieux planifier l’offre de formation pour la Côte-Nord. Le nombre d’emplois à pourvoir d’ici 2014, selon les données d’Emploi-Québec, est de 9 800, dont 77 % sont des remplacements de départs à la retraite. Ils demandent aussi aux entreprises de ne pas recruter les jeunes de quatrième et cinquième années du secondaire pour des emplois à temps plein. « Nous savons que la pression est forte pour les entreprises, car elles ont besoin de main-d’œuvre, mais nous sommes convaincus qu’il faut laisser les jeunes terminer leurs études et obtenir leur diplôme. À terme, tout le monde en sortira gagnant », ajoute Janine Hould, présidente du Syndicat de l’enseignement de la région du Fer (CSQ).
La CSQ note également des difficultés quant au recrutement et au maintien en poste du personnel enseignant. Ce dernier, souvent à statut précaire, quitte le métier pour se trouver un emploi plus stable et mieux rémunéré dans les entreprises du Nord. L’organisation syndicale anticipe une difficulté à recruter et à pourvoir les postes afin d’assurer un niveau de formation professionnelle acceptable pour la région.
Une tournée précongrès
Les membres du Conseil exécutif de la CSQ ont entamé une tournée des syndicats dans toutes les régions du Québec en prévision du Congrès. Celui-ci accueillera près de 1 200 délégués et invités nationaux et internationaux qui viendront discuter du rôle de l’État à l’égard du bien commun et des services publics, des choix économiques en ce qui a trait aux finances publiques et au développement du Québec, ainsi que des éléments fondateurs de l’identité québécoise : langue française, culture, histoire et laïcité de l’État.
« Depuis maintenant 40 ans, les congrès de la CSQ ont permis de définir le projet de société auquel nous adhérons. Nous militons pour que les valeurs de justice, de solidarité, de démocratie et d’égalité soient partagées par l’ensemble de la société québécoise. Aujourd’hui, ce projet de société est mis à rude épreuve par la montée de la droite au Québec et par le courant économique néolibéral qui menacent nos conditions de travail, nos conditions de vie et contribuent à accentuer les inégalités sociales. Le Congrès nous permettra d’actualiser nos positions pour tenir compte des enjeux et leur redonner une nouvelle vigueur », affirme la 1re vice-présidente de la CSQ, Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 190 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. Elle compte 2 850 membres sur la Côte-Nord. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.