Travail
Travail des jeunes : une proposition novatrice de la CSQ
24 avril 2023
Projet de loi no 19
Dans son mémoire déposé le 18 avril 2023 dans le cadre des audiences publiques sur le projet de loi no 19, Loi sur l’encadrement du travail des enfants, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a formulé une recommandation novatrice, inspirée de ce qui se fait en Saskatchewan et au Manitoba, afin que le Québec rende obligatoire une formation destinée aux jeunes travailleuses et travailleurs de moins de 16 ans.
Afin de réduire significativement les risques d’accidents et de mieux protéger les jeunes, la CSQ suggère que les adolescents de 14 et 15 ans qui désirent commencer à travailler suivent obligatoirement une formation et réussissent un examen leur donnant le droit à une certification.
Disponible en ligne, cette formation porterait, notamment, sur le travail en lui-même, les comportements acceptables au travail, les normes minimales du travail et des notions de santé et de sécurité au travail, incluant le harcèlement et les recours possibles.
« Le travail peut apporter certains bénéfices à nos jeunes, comme le fait de développer leur sens des responsabilités et leur autonomie. Mais l’esprit du projet de loi est d’encadrer le travail des enfants. Conséquemment, nous pensons qu’il faut aussi s’assurer que ces jeunes disposent des ressources et des informations nécessaires au moment où ils intègrent le marché du travail », affirme le président de la CSQ, Éric Gingras.
Des modèles inspirants
Ce type de certification existe, notamment en Saskatchewan et au Manitoba. Les jeunes de moins de 16 ans doivent compléter le Young Worker Readiness Certificate Course, une formation de 3 heures disponible en ligne sur le site du gouvernement.
Ils y apprennent par exemple ce qu’implique de travailler, les attentes des employeurs, les normes du travail et leur importance, les conditions de travail et de rémunération, l’importance de la santé et de la sécurité au travail, comment repérer les dangers, etc.
À la fin de la formation, les jeunes doivent compléter un examen et obtenir une note de passage d’au moins 75 % afin de recevoir leur certificat. Les employeurs sont tenus d’exiger celui-ci.
Protéger les jeunes avant tout
Considérant la forte progression des accidents du travail chez les jeunes, comme en font foi les données de la Commission des normes, de l’équité et de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), la CSQ pense que cette approche est indispensable.
Ce cours sensibilise les jeunes à leurs obligations comme travailleurs, mais aussi à celles des employeurs. Ils peuvent apprendre à porter plainte en cas d’abus, ce qui est essentiel pour des adolescents qui en sont à leurs premières armes au travail et qui ne connaissent pas leurs droits. Une telle sensibilisation est un passage nécessaire dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre où les employeurs sollicitent beaucoup les jeunes.
Consultez le mémoire
Pour en savoir plus sur le sujet, lisez le mémoire de la CSQ présenté à la Commission de l’économie et du travail dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi no 19, Loi sur l’encadrement du travail des enfants.