Québec, le 2 novembre 2022. – Bien que les mesures annoncées par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, soient louables selon la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et sa Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), leur efficacité reste à prouver puisqu’elle dépendra de l’engagement de tous les joueurs impliqués.
« Comme monsieur Dubé l’a dit lui-même, il y a peu de nouvelles mesures dans ce qui a été présenté aujourd’hui, et le défi principal en est un de coordination et de disponibilité de la main-d’œuvre. Ainsi, pourquoi ça marcherait mieux cette fois-ci alors qu’aucun ajout de personnel n’est envisagé? », se questionne le président de la CSQ, Éric Gingras. « Monsieur Dubé va devoir faire preuve de leadership exceptionnel pour rallier tous les employés du réseau. »
Les GMF doivent atteindre leurs objectifs
Les groupes de médecine de famille (GMF) ont été créés notamment pour désengorger les urgences. Or, certaines études remettent en question l’efficacité de plusieurs d’entre eux. Le rôle des GMF devrait être à la hauteur des objectifs pour lesquels ils ont été créés et non une solution de dépannage.
Leur utilisation devrait se faire d’une façon bonifiée et continue, à la place d’être envisagée comme une solution de dépannage, telle que décrite par le ministre. « Il est essentiel de revoir le fonctionnement, mais aussi la gouvernance des GMF, si nous sommes sérieux dans notre volonté d’améliorer le réseau de la santé », explique monsieur Gingras.
Utiliser les infrastructures existantes
Faire davantage appel aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) est accueilli très favorablement par la FSQ-CSQ. Encore faut-il le faire dans un contexte facilitant.
« Depuis des années, nous demandons que nos membres IPS puissent exercer pleinement leur profession. C’est pourquoi nous voyons d’un bon œil les annonces faites aujourd’hui. Mais nous nous questionnons sur la nécessité de créer deux nouvelles cliniques. Pourquoi ne pas permettre l’accès immédiatement à toute la population du Québec en utilisant les structures déjà en place, comme les CLSC, par exemple? », se demande Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ.
Soins à domicile – Remettre la responsabilité aux malades
« Le niveau de stress d’un patient hospitalisé ou qui doit subir une intervention chirurgicale est déjà élevé. Il faut éviter de lui faire porter la responsabilité de ses soins une fois retourné à son domicile en s’assurant que l’offre de soins soit bien planifiée et disponible. Même chose si cette responsabilité est imputée aux proches aidants, qui sont déjà épuisés », rappelle madame Dumaine.
Ainsi, pour que les soins à domicile accrus soient un succès, il est important qu’une équipe solide de soignants soit impliquée.
Le point de vue des travailleuses et travailleurs, la clé du succès
Christian Dubé a insisté, en conférence de presse, avoir passé les derniers jours sur le plancher, à rencontrer les travailleuses et travailleurs et à recueillir leur opinion. Or, c’est exactement le rôle des syndicats : représenter les employés pour avoir une vue d’ensemble juste et mettre au jeu des solutions concrètes.
« Pour arriver à régler les problématiques actuelles, monsieur Dubé aura besoin de tous les alliés possibles. Nous espérons qu’il cessera de marginaliser les syndicats dans ses démarches, comme il l’a encore fait dans la composition de sa cellule de crise des urgences du grand Montréal. Tout comme son gouvernement, nous sommes inquiets et nous voulons trouver des solutions. En espérant que cette volonté soit partagée! », conclut monsieur Gingras.