Montréal, le 23 juillet 2022. – Après plus d’un an et demi d’une négociation qui n’a pratiquement pas avancé, les salariées de l’organisme SOS violence conjugale tiendront une journée de grève aujourd’hui pour dénoncer la mauvaise foi manifeste de la direction de l’employeur.
Le Syndicat du personnel des organismes communautaires (SPOC-CSQ), qui représente la quinzaine d’intervenantes à l’emploi de SOS violence conjugale, n’hésite pas à qualifier « d’antisyndicalisme primaire » l’attitude adoptée par l’employeur depuis le début de la négociation. Le SPOC-CSQ est affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et à sa Fédération des syndicats de l’action collective (FSAC-CSQ).
Des cafouillages patronaux à répétition
« La négociation est officiellement débutée depuis le mois de novembre 2020 et nous faisons presque du surplace depuis ce temps. Le Syndicat a même dû demander la conciliation, dès février 2021, en raison du refus persistant de l’employeur de planifier des dates de rencontre de négociation. Depuis un an, une quarantaine de rencontres ont été inscrites au calendrier, mais une vingtaine d’entre elles ont été annulées en raison du manque de diligence de l’employeur, qui ne s’était pas préparé, ou bien parce qu’il avait oublié d’inscrire la rencontre à son agenda ou, plus simplement, parce qu’il avait décidé soudainement de changer ses demandes », rapporte Laurent Thivierge, secrétaire général de la FSAC-CSQ.
Principales demandes syndicales
Précisons que deux conciliateurs ont été affectés au dossier depuis février 2021 et que trois personnes se sont succédé à titre de porte-parole de l’employeur. La représentante syndicale, Jesse Rochon-Dupras, explique que « les principales demandes des salariées portent notamment sur les salaires, la parité de traitement entre les intervenantes permanentes et remplaçantes, l’amélioration de la gestion des listes de rappel, la bonification des indemnités d’assurances, le maintien des acquis, particulièrement en ce qui a trait aux vacances, et la difficulté de prendre les congés prévus à la convention collective ».
Des demandes inacceptables de l’employeur
De son côté, l’employeur remet en question la convention collective dans sa totalité et veut imposer aux salariées des reculs importants pour certaines conditions de travail tels que les congés et dans la reconnaissance des droits syndicaux. « Ces demandes sont absolument inacceptables et reflètent bien le refus flagrant de SOS violence conjugale à reconnaître et à respecter le droit fondamental des intervenantes à se regrouper au sein de leur syndicat pour négocier leurs conditions de travail. Cette première journée de grève démontre notre solidarité et notre détermination à aller jusqu’au bout, dans cette négociation, pour obtenir de meilleures conditions de travail », soutient Jesse Rochon-Dupras.
Un barbecue de solidarité
Mentionnons, d’autre part, qu’à l’occasion de cette journée de grève, le SPOC-CSQ tiendra un barbecue en solidarité avec les intervenantes de SOS violence conjugale, qui aura lieu aujourd’hui, à compter de 13 heures, au parc Sir-Wilfrid-Laurier, situé au 5200 rue de Brébeuf, à Montréal. Il y aura au menu hot-dogs et revendications. La population est invitée à venir rencontrer les intervenantes en grève pour leur exprimer son soutien.
Climat de travail toxique
Rappelons, en terminant, que la direction de SOS violence conjugale a fait l’objet de dénonciations et de sévères critiques, le printemps dernier, dans certains médias et sur la place publique en lien avec le climat de travail toxique qui règne au sein de cet organisme.