Québec, le 18 mars 2022. – L’Intersyndicale des femmes a pris acte de l’ouverture du ministre du Travail, Jean Boulet, à l’égard des victimes de violence conjugale. Lors d’une rencontre tenue hier avec les représentantes de l’Intersyndicale des femmes, il a notamment suggéré de tenir des rencontres périodiques pour discuter de la question.
L’Intersyndicale des femmes saisit la balle au bond et accepte de rencontrer de nouveau le ministre pour discuter de ce sujet, mais prévient qu’elle s’attend à des gestes concrets pour aider les victimes de violence conjugale et familiale. « Nous convenons que certaines mesures sont déjà en place, notent les représentantes de l’Intersyndicale des femmes. Les dix jours de congé rémunérés pour toutes les victimes de violence conjugale, syndiquées ou non, que nous réclamons constituent une mesure complémentaire pour leur venir en aide. Ils permettent de maintenir un revenu afin que la précarité ne soit pas un obstacle au moment de quitter un foyer violent. »
Une analyse des aides offertes aux victimes de violence ailleurs au pays montre que le Québec fait piètre figure et protège très peu les victimes de violence conjugale et familiale dans leur droit du travail comparativement aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. En fait, seule l’Alberta est moins généreuse que le Québec. Il est grand temps pour le gouvernement du Québec de remédier à cela! La protection des victimes de violence conjugale est une responsabilité collective et les employeurs n’y font pas exception.
Une pétition réclamant dix jours de congé rémunérés pour les victimes de violence conjugale a d’ailleurs été lancée récemment sur le site de l’Assemblée nationale et récolte déjà de nombreux appuis, notamment des porte-parole de l’opposition en matière de condition féminine. « Nous tendons la main au ministre Boulet afin qu’il joigne sa voix à celles des centaines de personnes qui réclament une porte de sortie pour les victimes de violence conjugale, disent les représentantes de l’Intersyndicale des femmes. Lorsqu’une victime doit s’enfuir au milieu de la nuit avec ses enfants pour se protéger, elle ne devrait pas être freinée par la crainte de perdre son revenu et d’être incapable de subvenir à leurs besoins. M. Boulet a le pouvoir de modifier la loi en ce sens. »
Les campagnes de sensibilisation sont intéressantes, mais demeurent insuffisantes pour arrêter une personne violente. La terrible vague de féminicides des derniers mois en a fait la démonstration. Il y a urgence d’agir!