Montréal, le 12 mars 2021. – Représentant plus de 13 000 travailleuses de la petite enfance, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) accueillent favorablement la simplification des procédés administratifs pour la création de places annoncée aujourd’hui, mais demandent au ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, de s’engager formellement pour la création de places en centres de la petite enfance (CPE) d’ici mars 2022.
Une marge d’erreur de presque 30 % pour la création de places
Tout en n’ayant aucun doute que l’allègement des procédés administratifs puisse faciliter le développement de places en CPE, la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, questionne d’autant plus le manque de clarté entourant le plan du ministre. « Les 5 000 à 7 000 places annoncées aujourd’hui par le ministre de la Famille lui confèrent une marge d’erreur de presque 30 % dans l’atteinte de ses objectifs. C’est énorme! Au travers de tout cela, il est toujours difficile de voir un plan de match clair et affirmatif pour la petite enfance et les milliers de parents en attente de places. Nous comprenons que c’est un premier pas en avant, et nous nous attendons à davantage de mesures dans les jours à venir. Les familles méritent un plan costaud qui, tout en répondant à leurs attentes, permettra à un maximum de femmes d’intégrer le marché du travail », mentionne la présidente de la CSQ.
L’incontournable enjeu des conditions de travail
Avec la pénurie d’éducatrices qui est devenue une réalité reconnue par le ministre de la Famille, la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon, demande où le gouvernement trouvera les éducatrices pour les nouvelles installations créées et lance un appel pour la bonification des conditions de travail. « Devant les nombreux problèmes d’attraction et de pénurie de main-d’œuvre, on ne pourra jamais envisager de développer le réseau de la petite enfance sans mesures significatives pour rehausser les conditions de travail des éducatrices. Ces femmes, qui prennent activement part au développement de nos enfants, méritent des conditions de travail à la hauteur de leurs responsabilités. Le ministre a confirmé sa volonté de faire une annonce pour la main-d’œuvre au cours des prochaines semaines. Nous attendons avec impatience son plan de match et nous montrons disposées à lui soumettre plusieurs solutions », dit la représentante de la FIPEQ-CSQ.
Et les milieux familiaux dans tout cela?
Finalement, les présidentes de la CSQ et de la FIPEQ-CSQ signifient que, pour créer rapidement des places en petite enfance, le ministre de la Famille dispose d’un levier important : celui du réseau des services éducatifs en milieu familial. « Les services éducatifs en milieu familial n’attendent qu’un engagement clair de la part du gouvernement pour qu’ils puissent se développer. Pourquoi le ministre tarde-t-il à annoncer une aide qui permettrait d’ouvrir et de maintenir des milieux familiaux régis et subventionnés qui correspondent aux besoins des parents? Les milieux familiaux sont une piste de solution permettant de créer des places rapidement. Le temps est venu pour qu’il commence à valoriser le travail qu’elles font, à leur dédier des budgets et à leur proposer des solutions de formation et d’accompagnement pour les encourager à venir et à rester dans le réseau de la petite enfance », concluent les présidentes.